A peine rentrés de
métropole, nos hôtes nous ont fait le grand plaisir de nous emmener
vers le sud pour une belle journée de découvertes. Voici notre
itinéraire. C'est par St joseph que nous sommes entrer dans le Sud
Sauvage. Là, on s'approche du bout de l’île avec sa côte
rocheuse découpée en incisives, surplombée par le Piton de la
Fournaise pour continuer vers St Philippe, terre d'épices et de
vanille où l'on peut encore profiter de la forêt primaire. Et
enfin, on traverse la zone la plus fascinante en allant sur St Rose
avec Le Grand Brûlé, enchaînement de coulées de lave qui se
jettent dans la mer et agrandissent l’île à chaque éruption
volcanique.
Nous avons appris en
chemin des tonnes de choses, bien sûr...comment vous en livrer
l'essentiel ?
Avant d'arriver à St
Joseph, la nationale offre de magnifiques points de vue sur un
littoral tourmenté mais également un paysage « chlorophyllé »
étonnant...on sent arriver le Tropical ! Habitée depuis le
milieu du XVIIIe siècle seulement, St Jo fut le premier port
d'attache de colons considérés comme des explorateurs (on parle
encore des « petits blancs »). Des terres riches, un
climat arrosé, une mer généreuse furent les conditions idéales de
leur installation et du développement de l'agriculture sur
d'immenses domaines dont le plus célèbre est celui de Kervéguen.
Ce riche propriétaire possédait un tiers de la Réunion au XIXe
siècle et avait même fait frappé sa propre monnaie !
On traverse donc des
champs de cannes à sucre et de plantations fruitières comme
l'ananas, la papaye, la banane, la noix de coco...il nous faudra
monter dans les Hauts pour découvrir les épices et les légumes de
la plaine des Guégues (à suivre dans un autre article...).
La saison de la récolte
de la canne bat son plein (de juin à décembre), il est donc courant
de croiser d'énormes tracteurs chargés à bloc partant vers les
plates-formes de transbordement (il y en a une à St Pierre en
montant vers le Tampon) pour vérifier leur taux de sucre (la canne
plus sucrée est la canne bonbon noire) puis vers les usines
sucrières (St André et St Louis). Bref, comme d'hab, on a voulu
goûter...pas bon du tout, ici, la canne sert à faire du sucre, du
rhum et de l'électricité verte dans des centrales thermiques
bagasse-charbon...ne me demandez pas comment ça fonctionne, faudra demander à l'Homme mais
c'est vrai, je l'ai lu dans mon guide encyclopédique de La Réunion.
et qu'elles symbolisent la limite que l'étranger ne doit pas dépasser quand il entre seul sur le territoire familial...je ne sais pas si cette coutume fait encore sens mais il est vrai que l'on voit cette plante dans tous les jardins alors, j'en déduis qu'à La Réunion, il n'y a pas de sonnette et que l'on fait des vocalises devant le portail en attendant que quelqu'un vienne ouvrir !
Sur plusieurs kilomètres s’enchaînent des puits : puits des Français, des Anglais, puits Arabe...bref, si j'ai bien compris, ils furent percés en bord de mer là où affleure la nappe phréatique car ici, malgré l'humidité ambiante, l'eau peut manquer quand les sources des Hauts s'infiltrent trop rapidement dans les sols poreux en amont.
Par contre, on s'est régalé du « gazon bord de mer », constitué de Vacoas (ressemble au Yucca mais avec des racines à l'air libre) et de Filaos (ressemble au Tamaris). Juste quelques mots sur le vacoa : on tresse ses feuilles pour faire des nattes, des paniers et des sacs à bretelle ( ça s'appelle un sac bertels) et on peut manger son cœur (à la jointure des feuilles) et ses fruits appelés pinpins...pas encore tenté l'expérience !
C'est là que toutes les coulées de la Fournaise aboutissent et sont repérées par des pancartes notant l'année de chaque éruption. La plus grosse de l'histoire de l'Île est celle de 1998, détrônée par celle de 2007, provoquant à chaque fois le changement du tracé de la route. Il arrive que certains écoulements se déversent hors enclos comme en 1986 (vers Takamaka et Citrons-galets plus à l'est) et que La Réunion gagne alors des hectares sur la mer !
Le jour de notre passage, pas de fumée s'échappant de la Fournaise plutôt emmaillotée d'une écharpe de nuages qui aurait pu nous annoncer un imminent feu d'artifice, pas d'embouteillage de curieux ou d'amateurs de sensation forte...juste du caillou qui gratte, du soleil et des embruns !
Mais aussi des lichens, des fleurs, des petits arbustes...le cycle de la vie végétale qui reprend le dessus...très encourageant car après quelques décennies, la forêt basse ne laisse aucun trace de la fureur du volcan !
Notre troisième étape fût l'Anse des Cascades avec pique-nique et randonnée d'1h45 par le sentier littoral jusqu'à Notre Dame des laves à Ste Rose (la fameuse église miraculée!).
Le site de l'Anse est vraiment superbe, planté d'immenses cocotiers en bordure d'une crique avec falaise de basalte, végétation tropicale en cascade et barques de pécheurs...vous imaginez le tableau ?
On a déjeuné comme des princes, bien que l'on n'ait pas encore adhéré au modèle créole...alors c'est quoi le pic-nic créole ? Et bien, des cocottes regorgeant de carri, des gamelles de riz à gogo, un feu de bois avec quelques animaux domestiques à griller, de la Dodo Lé La, du rhum à la limite, des fauteuils, des nattes, des tissus tendus pour se protéger du vent, un groupe électrogène pour la musique et...environ 20 personnes + la marmaille, à moins on n'est pas vraiment dans la norme...et sûrement encore, des tonnes de choses que je n'ai pas vu car nous n'avons pas encore eu la chance de participer à cette grand messe dominicale ! Ça viendra et je vous raconterais...
La balade littorale fut agréable, facile puisque plane...l'occasion de se retrouver seul dans sa tête au milieu des fougères arborescentes et autres essences tropicales... contemplatif et méditatif !
A bientôt.
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