vendredi 27 septembre 2013

Etang Salé les bains...le sentier du littoral



Cette balade là, nous l'avons faite en semaine, sans enfants...donc un peu plus légers que d'habitude (ceux qui ont de la marmaille comprendront!). 

Etang salé est très réputé pour ses plages de sable noir, ses spots de surf et de bodyboard. 


C'est là, à la Roche aux oiseaux, que se terminent les 40 kms de côtes avec récifs coralliens débutant au cap La Houssaye, qui constituent la réserve marine naturelle de La Réunion. Malgré cette alléchante invitation à se baigner ou à plonger, nous sommes restés sur la terre ferme...enfin, sur le sable...un bon entraînement pour les fessiers et les mollets ! 

Le sentier que nous avons emprunté traverse l'une des dernières forêts littorales de l'île. Elle est plantée de filaos et de chocas, sorte d'agave qui vient d'Amérique du sud. A l'aise dans les milieux arides, elle est devenue une « peste » végétale pour les espèces endémiques. Cette plante peut végéter des dizaines d'années puis fleurir une seule fois à une bonne dizaine de mètres de haut proposant un mât creux et résistant, utilisé dans les constructions « vertes » éphémères à l'occasion d’événements festifs. 
J'apprends aussi que la pulpe de choca est utilisée comme anti-inflammatoire...va falloir que je me renseigne de plus près ! 

Bref, nous avons parcouru cette forêt pendant 3h aller et retour, découvrant également d'autres espèces plantées pour stabiliser le littoral et servir de pare-feu ou à l'exploitation de bois : acajou, acacia, eucalyptus...parfois, nous avons cheminé sur la plage surpris par la main de l'Homme qui s'adonne à de subtiles décorations et
sur le bord des falaises basaltiques, entrecoupées de fractures dans lesquelles la mer s'engouffre et vrombit sans relâche : le Gouffre ou le trou du souffleur est l'un de ces lieux où le spectacle de la mer en furie nous rappelle que nous sommes bien fragiles face à la puissance des éléments ! D'ailleurs au détour du chemin, on rencontre des croix posées là en souvenir de marins perdus ou de pêcheurs à la ligne happés par les flots.

Ce sentier littoral s'étend jusqu'à l'Etang du Gol à St Louis, presque 8 kms que nous aurions eu le courage de terminer en VTT ou à cheval...si nous avions eu l'un ou l'autre !!!
Si, si, je vous assure...il est bien noir!

Histoire d'un dimanche sans but précis...




C'était un de ces dimanches où personne n'avait envie de programmer une randonnée ou une visite particulière...un dimanche où nous voulions seulement faire une petite promenade...avec l'idée (quand même) de voir des baleines ! C'est la saison où elles se montrent et depuis notre arrivée, nous n'avons pas encore pris suffisamment de temps pour les guetter. Cap vers le nord...au dessus de St Leu, en se disant que nous allions allés dans les hauts avant de revenir vers le littoral pour une après-midi « cétacé » !
Nous avons pris la route des colimaçons qui grimpe bien raide en lacets et traverse l'ancien domaine du marquis de Chateauvieux, grand propriétaire terrien de l'île au XIXème siècle. 
Actuellement, cette famille reste l'une des plus grosses fortunes de France et dirige toujours le groupe Bourbon (industrie sucrière, grande distribution, transport maritime pétrolier etc …)...n'auriez-vous pas entendu parler récemment d'un scandale qui agite l'opinion publique Réunionnaise sur les transactions obscures et douteuses de ce groupe ? Renseignez-vous, je n'en dirais pas plus à ce sujet par manque d'informations approfondies...
En atteignant le Conservatoire botanique de Mascarin (dans lequel nous ne sommes pas entrés, gardant cette visite pour la saison prochaine, propice à la floraison tous azimuts), le panorama est à couper le souffle sur une cette côte ouest bordée d'un lagon bleu turquoise lumineux.

Jouxtant le conservatoire, l'église du Sacré Cœur, en pierres de taille dans la plus pure tradition Bretonne, fût édifiée et entretenue par la famille Chateauvieux jusqu'à ce qu'elle soit classée Monument Historique en 1994...l'histoire ne dit pas si elle était entièrement réservée à leur pratique religieuse personnelle mais cela ne serait pas étonnant !


Quand on y entre, des images affluent à mon esprit : famille endimanchée au grand complet, ombrelles et couvre-chef, domestiques ou esclaves en attente devant la lourde porte, sermon dominical invitant à respecter le dogme pour s'assurer le meilleur dans l'au-delà...bref, un retour très explicite vers le passé.
Attirés par le vol de grandes ailes colorées, nous nous sommes approchés du lieu d'envol des parapentes à 800m d'altitude. Plusieurs écoles et pratiquants se retrouvent là pour faire «  le grand saut » et survoler les collines et le lagon jusqu'à l’atterrissage en baie de St Leu (ça m'a rappelé quelques bons souvenirs pyrénéens!).


Puis nous avons pris la route Hubert Delisle, du nom du gouverneur créole qui la fit construire en 1850, pour désenclaver les hauts et franchir une bonne trentaine de ravines sans descendre sur le littoral. Cette belle route serpente à flanc de montagne, traversant de nombreux bourgs fleuris et paisibles : Trois bassins, La Saline les Hauts ...Nous avons ensuite bifurqué vers St Gilles les Hauts et Villèle ( où nous retournerons visiter le Musée et la Chapelle pointue, domaine d'une autre grande famille, les Panon-Desbassayns) pour redescendre vers la mer à L'Hermitage les Bains et La Saline les Bains.
Nous nous sommes arrêtés manger sur un petit plateau de lave et de grandes herbes desséchées, on se serait cru dans une savane mais sans les animaux ! De là, nous avions une jolie vue sur l'océan et c'est là que l'on a vu le jet...cerclé de bateaux !!! Direction le bord de mer, brides abattues pour s'approcher de la responsable d'un tel geyser...erreur, arrivés en bas, plus aucune visibilité en raison d'une forte houle...très déçus, nous fûmes condamnés à nous baigner dans le lagon et d'attendre à l'ombre des filaos en dégustant une glace à la noix de coco...quelle tristesse !
Nous sommes rentrés par la route du bord de mer avec l'espoir secret de revoir quelques spécimens marins à l'horizon...rien...nothing...nada...on y retournera et si les baleines décident de quitter ces côtes avant que l'on ait pu admirer leur ballet aquatique, on sait qu'elles reviennent en juin prochain  et là, faudra être plus efficace!

lundi 23 septembre 2013

Le Sud un peu moins sauvage : La plaine des Grègues et la boucle du Curcuma.


Toujours au sud de St pierre mais juste au dessus de St Joseph, nous avons passé un dimanche à découvrir ce petit coin de tradition agricole, recevant l’appellation « terres d'embruns et de parfums ». 

La plaine des Grègues tient son nom de la cafetière à filtre Réunionnaise, la grègue, la petite sœur de l'Italienne car ici, l'eau de pluie disparaît dans les bassins de la région à l'identique du système de filtration de cette cafetière.

Elle est une des plus riches régions laitières de l'île...oui, vous avez bien lu...et je confirme : « moin y é vu do bêtes à corne !!! », également réputée pour son foie gras et ses magrets mais là, point vu de bêtes à plume! Par contre, c'est le fief du safran peï c'est à dire le Curcuma, une poudre d'or aux bienfaits exceptionnels que les habitants de cette contrée et pays environnants ne se lassent pas de décliner à toutes les sauces !


Alors, évidemment, notre planning ne nous a permis de visiter de la maison du curcuma, je vous donne le lien au cas où vous seriez intéressé par des informations précises sur le sujet : http://www.maisonducurcuma.fr/
Sachez que Mémé Rivière est encore le plus gros producteur de safran de l'île avec 15 tonnes par an dont 5 qui partent en une seule journée lors de la fête du Curcuma en novembre...ce même jour, c'est la journée « 3ème jeunesse » pour laquelle sont conviés tous les clubs de séniors Réunionnais ce qui rassemble beaucoup de monde et qui de mieux que les « granmounes » pour consommer tradition peï!


Bref, voyez ces racines qui ressemblent au gingembre, en forme de main...

Doigts de curcuma
Fleurs de Tangor


c'est dans la paume que se situe la meilleure partie...et des fruits et des légumes partout, du coup, on a goûter quelques échantillons discrètement et on a humé sans fin les effluves entêtantes des fleurs de tangor, de mandarine  et orange amère.
Brèdes de Chou chou
ça, pas goûté, on connaît!






pas goûté non plus mais bien joli à voir!






Et des plantes et des fleurs....
Encore moins envie de tester, la datura est un véritable poison!
Lantana

































 


Not t'it rando de la boucle du curcuma fût bien agréable avec des passages sous bois bien frais, peuplés d'arbres et d'arbustes qui nous sont encore inconnus... 

néanmoins, on a su repéré les fraises ! 


Baies roses?
 
Comme ce jour-là, nous n'avions emmené que des tomates, des pommes et les sacro-saintes chips de tout pic-nic « métro », nous avons cherché un complément. En ressortant du village, nous sommes tombés sur un Monsieur qui a bien voulu nous vendre ce qui lui restait sur son étal: cuisses de poulet grillées, samoussas...et nous avons découvert un fan de Johnny Hallyday comme on en fait plus ! Bien qu'il l'ait vu plusieurs fois en concert et qu'il lui ait même parlé, il rêve encore d'aller l'écouter...seulement, son idole ne daigne pas venir à La Réunion...y aurait-il quelqu'un qui pourrait souffler cette idée à notre figure nationale du Rock'n Roll ? Le Monsieur serait ravi...et nous, rassurés sur les capacités d'empathie de ce "bon vieux Johnny" !!!
A bientôt,




jeudi 12 septembre 2013

Le Sud Sauvage



A peine rentrés de métropole, nos hôtes nous ont fait le grand plaisir de nous emmener vers le sud pour une belle journée de découvertes. Voici notre itinéraire. C'est par St joseph que nous sommes entrer dans le Sud Sauvage. Là, on s'approche du bout de l’île avec sa côte rocheuse découpée en incisives, surplombée par le Piton de la Fournaise pour continuer vers St Philippe, terre d'épices et de vanille où l'on peut encore profiter de la forêt primaire. Et enfin, on traverse la zone la plus fascinante en allant sur St Rose avec Le Grand Brûlé, enchaînement de coulées de lave qui se jettent dans la mer et agrandissent l’île à chaque éruption volcanique. 
Nous avons appris en chemin des tonnes de choses, bien sûr...comment vous en livrer l'essentiel ?

Avant d'arriver à St Joseph, la nationale offre de magnifiques points de vue sur un littoral tourmenté mais également un paysage « chlorophyllé » étonnant...on sent arriver le Tropical ! Habitée depuis le milieu du XVIIIe siècle seulement, St Jo fut le premier port d'attache de colons considérés comme des explorateurs (on parle encore des « petits blancs »). Des terres riches, un climat arrosé, une mer généreuse furent les conditions idéales de leur installation et du développement de l'agriculture sur d'immenses domaines dont le plus célèbre est celui de Kervéguen. Ce riche propriétaire possédait un tiers de la Réunion au XIXe siècle et avait même fait frappé sa propre monnaie !
On traverse donc des champs de cannes à sucre et de plantations fruitières comme l'ananas, la papaye, la banane, la noix de coco...il nous faudra monter dans les Hauts pour découvrir les épices et les légumes de la plaine des Guégues (à suivre dans un autre article...). 

La saison de la récolte de la canne bat son plein (de juin à décembre), il est donc courant de croiser d'énormes tracteurs chargés à bloc partant vers les plates-formes de transbordement (il y en a une à St Pierre en montant vers le Tampon) pour vérifier leur taux de sucre (la canne plus sucrée est la canne bonbon noire) puis vers les usines sucrières (St André et St Louis). Bref, comme d'hab, on a voulu goûter...pas bon du tout, ici, la canne sert à faire du sucre, du rhum et de l'électricité verte dans des centrales thermiques bagasse-charbon...ne me demandez pas comment ça fonctionne, faudra demander à l'Homme mais c'est vrai, je l'ai lu dans mon guide encyclopédique de La Réunion.


Bon, revenons à notre balade...Sur le bord de la route, les cases sont très colorées et les jardins luxuriants...je me demande à quoi cela va ressembler quand l'été va réveiller Mère Nature, j'en ai déjà plein les yeux ! J'apprends de mon hôte-chauffeur et guide que les plantes rose/marron que l'on retrouve devant chaque maison sont des cordylines

et qu'elles symbolisent la limite que l'étranger ne doit pas dépasser quand il entre seul sur le territoire familial...je ne sais pas si cette coutume fait encore sens mais il est vrai que l'on voit cette plante dans tous les jardins alors, j'en déduis qu'à La Réunion, il n'y a pas de sonnette et que l'on fait des vocalises devant le portail en attendant que quelqu'un vienne ouvrir !

Ensuite, on s'est arrêté dans la Basse Vallée, au Cap Méchant, se rendre compte de plus près de l'état de ce rivage de lave noire, rugueux et battu par l'océan Indien...magnifique! On mesure le sens du mot « sauvage »...même pas envie d'aller baguenauder sur les langues de basalte qui s'avancent dans la mer ! 
 




Sur plusieurs kilomètres s’enchaînent des puits : puits des Français, des Anglais, puits Arabe...bref, si j'ai bien compris, ils furent percés en bord de mer là où affleure la nappe phréatique car ici, malgré l'humidité ambiante, l'eau peut manquer quand les sources des Hauts s'infiltrent trop rapidement dans les sols poreux en amont. 


Par contre, on s'est régalé du « gazon bord de mer », constitué de Vacoas (ressemble au Yucca mais avec des racines à l'air libre) et de Filaos (ressemble au Tamaris). Juste quelques mots sur le vacoa : on tresse ses feuilles pour faire des nattes, des paniers et des sacs à bretelle ( ça s'appelle un sac bertels) et on peut manger son cœur (à la jointure des feuilles) et ses fruits appelés pinpins...pas encore tenté l'expérience !


Nous avons fait notre second arrêt, sur la route des laves, juste après le Tremblet, dernier village habité avant le no man's land du grand Brûlé, long d'une bonne quinzaine de kilomètres.
C'est là que toutes les coulées de la Fournaise aboutissent et sont repérées par des pancartes notant l'année de chaque éruption. La plus grosse de l'histoire de l'Île est celle de 1998, détrônée par celle de 2007, provoquant à chaque fois le changement du tracé de la route. Il arrive que certains écoulements se déversent hors enclos comme en 1986 (vers Takamaka et Citrons-galets plus à l'est) et que La Réunion gagne alors des hectares sur la mer ! 


Le jour de notre passage, pas de fumée s'échappant de la Fournaise plutôt emmaillotée d'une écharpe de nuages qui aurait pu nous annoncer un  imminent feu d'artifice, pas d'embouteillage de curieux ou d'amateurs de sensation forte...juste du caillou qui gratte, du soleil et des embruns ! 






 Mais aussi des lichens, des fleurs, des petits arbustes...le cycle de la vie végétale qui reprend le dessus...très encourageant car après quelques décennies, la forêt basse ne laisse aucun trace de la fureur du volcan ! 

J'allais oublier "La Vierge au parasol"...elle se tenait là fidèle à son rôle protecteur, ayant déjà évitée quelques coulées intempestives à la sortie du Grand Brûlé...puis en 2002, les fidèles ont décidé de la déménager sur Ste Rose, village plusieurs fois traversé par des coulées de lave...près de l'église, miraculeusement épargnée par l'une d'entre elles en 1977 ! Peut-être aura t'elle plus de chance à cet endroit, en dehors du bassin naturel d'écoulement du volcan, pour assumer sa fonction , n'est ce pas ?


 



Notre troisième étape fût l'Anse des Cascades avec pique-nique et randonnée d'1h45 par le sentier littoral jusqu'à Notre Dame des laves à Ste Rose (la fameuse église miraculée!). 









Le site de l'Anse est vraiment superbe, planté d'immenses cocotiers en bordure d'une crique avec falaise de basalte, végétation tropicale en cascade et barques de pécheurs...vous imaginez le tableau ? 
















On a déjeuné comme des princes, bien que l'on n'ait pas encore adhéré au modèle créole...alors c'est quoi le pic-nic créole ? Et bien, des cocottes regorgeant de carri, des gamelles de riz à gogo, un feu de bois avec quelques animaux domestiques à griller, de la Dodo Lé La, du rhum à la limite, des fauteuils, des nattes, des tissus tendus pour se protéger du vent, un groupe électrogène pour la musique et...environ 20 personnes + la marmaille, à moins on n'est pas vraiment dans la norme...et sûrement encore, des tonnes de choses que je n'ai pas vu car nous n'avons pas encore eu la chance de participer à cette grand messe dominicale ! Ça viendra et je vous raconterais...



 
La balade littorale fut agréable, facile puisque plane...l'occasion de se retrouver seul dans sa tête au milieu des fougères arborescentes et autres essences tropicales... contemplatif et méditatif ! 



 





Je fus bien contente que les Hommes aient pensé à emmener une des 2 voitures à l'arrivée pour éviter un retour à pied car la fatigue m'est tombée dessus, vieillissante et non encore acclimatée à ce rude pays de cocagne (même en hiver!) et j'ai bien profité de l'heure et demi du trajet de retour vers St Pierre pour m'assoupir un moment...inespéré...je peux donc confirmer que c'était vraiment une belle et bonne journée.
A bientôt.

mercredi 4 septembre 2013

Suite du feuilleton « un hiver à St Pierre »





Lors du 1ier épisode, vous avez pu voir combien nous étions chanceux et efficaces... et bien, ça continue ! Nous sommes maintenant bien installés dans « nout caz », dans une petite rue tranquille du centre de St Pierre donc tous commerces sous la main, 300m de la plage, 15min à pied du collège de Mano, 50m du bus pour le lycée d'Ella (20min de trajet) ; on peut appeler cela « du confort » et on en profite bien ! Nous avons passé beaucoup de temps à aménager la maison (2 chambres+ 1 grand pièce de vie avec coin cuisine et coin salon) afin que chacun puisse s'y sentir à son aise, surtout les enfants qui partagent leur chambre. 
Nout varangue!
Donc, comme à nos habitudes, on s'en est donné à cœur joie aux Puces et en « récup »...les trottoirs de St Pierre sont « agréablement » fournis en matériel divers et tout à fait adapté aux compétences techniques et créatives de l'Homme ! Sans oublier, les prêts consentis par nos bienfaiteurs, ils se reconnaîtront...voilà pour l'intendance, passons à la rentrée.
Nout caz!

Certains ont déjà reçu le doc. « semaine de la rentrée », je ne livrerai donc ici que quelques infos générales :Mano, premiers pas au Collège, inscrit en 6ème cumin (y a cannelle, girofle et autres épices locales) option « échecs »...ne cherchez pas de signification infra-subconsciente, y'en a pas, ça veut juste dire qu'il joue aux échecs 2h/semaine...ils sont 21 en classe et Mano est satisfait de son emploi du temps, de ses profs (pas encore blasé!)...déjà des copains et aucun souci d'adaptation !

Ella, également ravie de sa classe même avec 33 élèves, du programme (langues ++ et français+++) et de son lycée... elle est externe et se débrouille avec les bus...une vraie grande. Je n'en dirais pas plus, respectons son intimité d'ado ! 
St Pierre de bon matin...au bout de notre rue, l'Océan Indien!




St Pierre de bon matin...
Donc en résumé, on est tous debout à 6h du lundi au samedi car les cours commencent à 7h20 pour le collège ou 7h40 pour le lycée (se terminent à 15 ou 16h au collège, à 17h au lycée...rythme soutenu, non ?). A cette heure-ci, le jour pointe à peine mais c'est très agréable de se lever tôt (profiter de la luminosité matinale, de ses couleurs et de sa fraîcheur) puisque les journées sont courtes...le soleil se couche à 18h30 ! De ce fait, le soir à 21h pour les enfants et 22h pour nous, on ne tarde pas à rejoindre notre lit...seulement 5 semaines et nous nous sommes déjà acclimatés !

Marché aux fleurs de St Pierre...mercredi matin.
Je vous passe les détails de cette rentrée puisque vous venez juste d'y faire face, au moins ceux qui ont encore des enfants...allons un peu se balader sur cette belle île!

Comme vous l'aurez compris, nous ne disposons que du Dimanche pour aller découvrir la Réunion en famille...à notre actif, nous avons déjà : l'Entre-Deux, le Sud Sauvage (c'est comme ça qu'il l'appelle mais pas rencontré d’anthropophages!) avec l'Anse des Cascades et la route des Laves, la plaine des Grègues et vers le nord, Etang Salé les bains, puis les Colimaçons, la route H.Delisle, Villèle, la Saline, l'Hermitage les bains.



Aujourd'hui, L'ENTRE-DEUX : posé sur un plateau verdoyant à 1200m d'altitude et enclavé entre la vallée du bras de la Plaine et celle du Bras de Cilaos (célèbre pour son cirque), le village est réputé pour la conservation et la réhabilitation de ses cases traditionnelles, ainsi que pour ses artisans, artistes et tables d'hôtes (avons raté le Jardin des rêves et la Jungle , création d'Y.Bélizaire à l'instar du facteur cheval, dans sa maison...de l'Art Brut, parait-il...On y retournera!). 
















Beaucoup de végétation dans les jardins, notamment des caféiers et sur la route qui monte au Dimitile (1837m), j'ai même trouvé du mimosa !


Vue du sentier qui grimpe au Dimitile

C'est un sommet mythique qui porte le nom d'un chef marron (de l'espagnol « cimarron » fugitif) et on comprend pourquoi, les esclaves en cavale se cachaient dans ce coin...escarpé et touffu comme une garrigue tropicalisée. 

 D'ailleurs, il y a un sentier qui mène au « camp marron » que l'on ne manquera pas de visiter un jour et qui nous permettra de comprendre comment ils ont survécu en communautés clandestines malgré une active «chasse aux marrons»...Nous sommes allés à pied pendant 1h30 sur le chemin forestier et ça suffisait bien comme ascension...on se prépare tranquillement à affronter des temps de randonnées plus conséquent. 

Ici, la moindre balade demande une bonne condition physique car dès que tu tournes le dos à l'océan, ça grimpe et 
ça grimpe dur !


Parenthèse essentielle (puisée dans le Guide Evasion Réunion aux Editions Hachette, le GéoGuide Réunion et le Guide Encyclopédique La Réunion aux Editions Orphie...ce sont mes livres de chevet en ce moment!). L'histoire de l'esclavage est étroitement liée à celle du café au XVIIIe siècle...une variété de café sauvage pousse naturellement sur l’Île, « le bourbon rond » mais la Compagnie des Indes importe des plants de moka qu'elle dénomme « le bourbon pointu »; le café devient une marchandise royale très prisée qui nécessite beaucoup de main-d’œuvre bon marché donc des esclaves...il est vite concurrencé par les cafés Antillais de l'époque, détrôné par la culture de la canne à sucre au XIXe, encore plus rentable puis ravagé par un champignon...le « café péï » a survécu dans les jardins familiaux., surtout à l'Entre­-Deux ! A ce jour, la région Réunion avec le CIRAD, tentent de relancer la culture du pointu pour en faire un café de luxe et ça marche...les Japonnais en sont raides dingues :-)


Autre information essentielle : c'est à l'Entre-Deux que nous avons dégusté notre premier « Lord Bouchon »...quésako ? Alors, je ne pourrais vous dire s'il s'agit d'une spécialité Créole, Indienne, Chinoise ou d'une autre origine car dans ce pays, tout se mélange...ce que je sais, c'est que c'est « The Sandwich » que chaque réunionnais avale sur pouce, acheté au snack du coin de la rue ou au camion-frites du bord de plage mais attention, à bien le mâcher...z'en avez pour vot argent...je pense même qu'on pourrait le transformer en arme de destruction massive, avis aux amateurs : allez voir sur http://www.reunionsaveurs.com/images/stories/cuisine-gastronomie/Recettes/image_sandwich_american_recette_reunion_9747.JPG


Bref, en tous cas, c'est une vraie expérience... et à l'unanimité, on préfère les samoussas, les bonbons piments et autres beignets succulents...parce qu'y a pas de frites dedans, ni de fromage gratiné ! Bon, ben, ça suffira pour aujourd'hui et à très bientôt pour la suite de nos aventures.