MAJ
SJÖWALL- PER WAHLDÖ « La chambre close » et « L'assassin de
l'agent de police »- Collection Grands Détectives »- 10/18
Des intrigues
policières habilement concoctées qui livrent lentement leurs secrets avec des
quiproquos invraisemblables...une belle critique de la société Suédoise tellement considérée « au dessus de tous soupçons » !
DAVID
SERVAN SCHREIBER « On peut se dire adieu plusieurs fois »
Récit
poignant de la dernière rechute du cancer du cerveau de cet homme, chercheur,
médecin et écrivain, qui l'amène à se questionner sur la crédibilité de sa
méthode décrite dans « Guérir » et « Anti cancer ».
Celle-ci lui a pourtant permis de vivre 20 années avec cette maladie, mortelle
dans 95 % des cas et a soutenu des milliers de personnes atteintes et
trouvant dans son témoignage la force de se battre ! Pourtant, il
s'interroge et remet en question ses convictions et ses croyances. A l'aube de
sa mort, il dresse le bilan de son parcours, sans regret, sans culpabilité mais
avec une infinie tristesse , celle de devoir abandonner, trop tôt, sa
femme et ses enfants...il s'en est allé lors de l'été 2012.
IVAN THAYS
« Un lieu nommé Oreille-de-chien »- Gallimard
Livre d'un
double voyage, celui d'un journaliste qui part en reportage dans ce village au
nom singulier, à 3000 m d'altitude dans la Cordillière des Andes et qui
traverse également une période de vie difficile (deuil d'un fils et rupture
amoureuse). L'histoire se situe après la chute de Fujimori et à la fin de la
guerre « sale » entre le Sentier Lumineux et l'armée Péruvienne. Les
paysans Indiens d'oreille de chien ont été massacré par des guerilléros et des
patrouilles militaires...enterrés dans des fosses communes. Le nouveau
président Tolédo choisit ce village perdu pour lancer son programme, geste politique
fortement symbolique dans un pays qui persécute encore et toujours la minorité
Indienne. Des tensions culturelles et ethniques tissent la toile de fond de ce
récit où l'on découvre une facette cachée de ce pays et révèlent par la même,
la part obscure des personnages.
LAURA ALCOBA « Les passagers de l'Anna
C »- Gallimard
Au milieu des
années 60, une poignée de jeunes Argentins quittent clandestinement leur pays
pour s'embarquer dans un périple devant leur permettre de rejoindre le Che
Guevara. Ils passeront par Paris, Pragues puis La Havane...aux frais de la
Révolution. El Loco, celui qui les avait recruté et baptisé « les 5 de la
Plata » a menti sur leurs compétences et se trouve relégué à l'arrière
plan par Juan Carlos, le nouvel « officier traitant ». Ils s’entraînent dur pour préparer leur « guerilla », certains ne
tiendront pas le coup...Un nouveau groupe « du tropicana » voit le
jour et part vers l'Amérique du Sud, à La Paz, pour entrer en action (La
nocturnidad). L'auteur a composé ce roman à partir des souvenirs des rares survivants de cet incroyable voyage où l'on entend parler de Fidel et
« del Commandante », simples combattants, bien avant leur impact
historique. Et le Che les accompagnera jusqu'à leur retour en Argentine, sur l'Anna
C, où il était Barman au temps où il travaillait comme infirmier de bord pour payer ses études de médecine.
Extrait :
« Ce qui certain, c'est qu'à La Havane, mes parents ont fait leur
expérience de la révolution. Qu'ils ont eu des déceptions, nombreuses. Des
espors, vains. Des visions, peut-être. Et si cet homme à lunettes, au visage
glabre, qui est allé leur rendre visite au milieu du mois d'octobre 1966 alors
qu'ils recevaient leur initiation révolutionnaire à Pinar del rio, était le
Che, El Commandante ?
PETROS
MARKARIS « L'empoisonneuse d'Istanbul »- Seuil Policier
Katérina ,
la fille du commissaire Charitos, se marie civilement, refusant la dimension
religieuse de ce sacrement et ce qui devait arriver arriva : la cérémonie
tourne court et plus aucun membre de la famille ne s'adresse la parole !
Pour calmer sa femme, Adriani, « le pauvre Costa » lui offre un
séjour à Istanbul. Ce sera l'occasion de nouer des contacts avec la petite
communauté Grecque de la ville, Constantinople, cité perdue et tant
regretée ! Mais le séjour est bientôt troublé par une affaire
d'empoisonnement. Maria, une nonnagénaire aurait assassiné son frère en Grèce
avant de filer en Turquie pour y poursuivre son dessein. Pour éviter tout
incident diplomatique, Charitos est chargé de l'enquête en collaboration avec
son homologue Turc, Murat. La méfiance ancestrale entre les 2 peuples complique
la recherche de cette « tueuse acharnée », la « Chabiana »
qui confectionne des « tyropitas » mortelles pour régler ses comptes
avant de mourir. Cependant, la découverte de leurs différences respectives
enrichies de notions historiques et politiques éclairantes, apportent aux
personnages une nouvelle dimension relationnelle, tout à fait propice à
l'elucidation du mystère qui les occupe.
KEIGO
HIGASHINO « Le dévouement du suspect X »- Actes Sud-Actes Noirs
Yasuko
Hanoaka élève seule sa fille Misato et travaille dans un snack Japonais.
Autrefois, elle gagnait sa vie dans les bars de nuit, lieux sordides où elle a
rencontré son mari, Togashi mais leur entente n'a pas duré. Un soir, il revient
la harceler. La dispute tourne au crime...elle le tue pour protéger sa fille
qu'il commençait à menacer. Leur voisin, Hishigami, a tout entendu. Secrètement
amoureux d'elle, il lui propose son aide et entreprend d'élaborer un scénario
très ingénieux pour mettre Yasuko et Misato hors de soupçon. L'inspecteur,
Kusanagi est chargé de l'enquête et comme à son habitude, consulte son ami
Yukawa, physicien qui, par le plus pur des hasards, est un ancien camarade
d'université d'Hishigami. Yukawa se souvient de sa remarquable intelligence, de
ses intuitions fulgurantes et de sa personnalité énigmatique. Les 2 amis se
mobiliseront pour élucider le mystère de cet assassinat à la lumière de la
fameuse aporie : « est il plus difficile de chercher la solution d'un
problème plutôt que de vérifier sa solution ? »
DANIEL
FOENKINOS « Les souvenirs »- 16/17- A vue d'oeil
L'auteur nous
offre une méditation sensible sur la vieillesse, la difficulté de comprendre
ses parents, l'amour, le désir de créer et la beauté du hasard. Au fil d'une
histoire simple, racontée avec délicatesse et humour, il aborde la fin de vie
de sa grand-mère, ses errances personnelles, la dépression de sa mère, celle de
son père bien qu'elle ne soit pas reconnue, la rencontre de sa femme, la
naissance de son fils...la vie quoi ! Pour chaque scène, il ajoute le
récit de souvenirs qui ne lui appartiennent pas et qu'il prête parfois à
d'illustres personnalités.
Extrait :
« souvenir de Vincent VanGogh : Ayez plus d'espérance que de
souvenirs ;ce qu'il y a de sérieux et de béni dans votre vie passée n'est
pas perdu ; ne vous en occupez donc plus, vous le retrouverez ailleurs
mais avancez...Il y verra presque la justification de faire table rase du
passé. Il se souviendra de cette nécessité de l'oubli qui est aussi une
définition de la fuit et, peut-être même d'une certaine manière, le socle de la
folie».
NICOLA AMMANIT « Moi et toi »- R.Laffont
Lorenzo est
un jeune garçon pas tout à fait comme les autres mais qui fait semblant de
l'être...pour faire plaisir à sa mère et pour qu'on le laisse tranquille dans
son monde à lui !
Il ment à ses
parents en racontant qu'il est invité à une semaine de vacances au ski par des
copains et s'enferme dans la cave. Sa demi-soeur qu'il ne connait presque pas
débarque. C'est une belle rencontre, mouvementée et touchante...une tranche de
vie « filiale » qui témoigne de la difficulté de vivre
« séparé » ou « reclus », différent et de la difficulté de
grandir quand personne ne nous comprend vraiment.
MARTINE
MARIE MULLER « Mademoiselle des Palissages »- 18/19- A vue d'oeil-
1er volet de
la trilogie des servantes.
C'est
l'histoire d'une femme engagée au service des Miromesnil, châtelains Normands
sous l'ancien régime (1670) alors qu'elle est encore une enfant. Curieuse,
intelligente et habile de ses doigts pour tisser les joncs, elle invente un
nouveau système pour accrocher la vigne : le palissage. Elle en retire une
place à part dans la hiérarchie des « petites mains » et dans la considération
du maître. Elle aime en secret, Noël, un des fils du Marquis, avec lequel elle
partage l'amour de la vigne, du vin et de l'ordre des choses. Néanmoins, elle
reste le témoin impuissant de l'indifférence que son père lui porte et de la
douleur que cela provoque chez le jeune homme. Un jour, le froid s'abat sur la
région pendant 4 mois et la vigne gèle, annonçant la fin d'une époque et
l'issue dramatique d'un tel cataclysme.
MURATHAN MUNGAN « Les gants et autres nouvelles »-Actes Sud
MURATHAN MUNGAN « Les gants et autres nouvelles »-Actes Sud
Auteur turc,
dramaturge et prosateur, poète et auteur de théâtre (Quarante chambres aux
trois miroirs et Tchador).
Recueil de 10
nouvelles qui dressent le portrait de ses compatriotes aux prises avec des
relations affectives complexes, en pleine mutation culturelle et sociale. Un
style très imagé, percutant et néanmoins léger.
KATARINA
MAZETTI « Entre Dieu et moi, c'est fini »- Gaïa
Linnéa a 16
ans, plein de complexes et pas mal de questions qui lui trottent dans la
tête : l'amour, le monde, l'avanir, les adultes...et seule, Pia, la comprend...sans
besoin de longs discours...une belle complicité qui ne durera que 120 jours
sans les WE ! Linnéa a également une grand-mère hors du commun, sans
homme, institutrice à la retraite et qui tire les cartes. On retrouve
l'ambiance de l'adolescence, absurde, tendre, assassine, intransigeante...Mais
Pia se suicide et Linnéa souffre, elle ne comprend pas. Sur les conseils avisés
de son aïeule, elle essaie d'oublier son amie disparue : « pour
pouvoir oublier quelque chose, il faut d'abord bien s'en souvenir ! La mort
est le prix du renouvellement pour que la vie continue ».
Dans
« Les larmes de tarzan », l'auteur remet Linnéa en scène.
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