lundi 23 juin 2014

L'éruption éclair de samedi remet en selle le volcan - Journal de l'île de la Réunion

L'éruption éclair de samedi remet en selle le volcan - Journal de l'île de la Réunion



Et dire que l'on quitte cette île enchantée dans une semaine...on aura donc raté cette expérience là; en revanche, Madagascar, la grande Ile nous attend et nous réserve probablement une multitude de surprises !

A bientôt...

vendredi 2 mai 2014

LECTURES suite

MAJ SJÖWALL- PER WAHLDÖ « La chambre close » et « L'assassin de l'agent de police »- Collection Grands Détectives »- 10/18
Des intrigues policières habilement concoctées qui livrent lentement leurs secrets avec des quiproquos invraisemblables...une belle critique de la société Suédoise tellement considérée « au dessus de tous soupçons » !

DAVID SERVAN SCHREIBER « On peut se dire adieu plusieurs fois »
Récit poignant de la dernière rechute du cancer du cerveau de cet homme, chercheur, médecin et écrivain, qui l'amène à se questionner sur la crédibilité de sa méthode décrite dans « Guérir » et « Anti cancer ». Celle-ci lui a pourtant permis de vivre 20 années avec cette maladie, mortelle dans 95 % des cas et a soutenu des milliers de personnes atteintes et trouvant dans son témoignage la force de se battre ! Pourtant, il s'interroge et remet en question ses convictions et ses croyances. A l'aube de sa mort, il dresse le bilan de son parcours, sans regret, sans culpabilité mais avec une infinie tristesse , celle de devoir abandonner, trop tôt, sa femme et ses enfants...il s'en est allé lors de l'été 2012.

IVAN THAYS « Un lieu nommé Oreille-de-chien »- Gallimard
Livre d'un double voyage, celui d'un journaliste qui part en reportage dans ce village au nom singulier, à 3000 m d'altitude dans la Cordillière des Andes et qui traverse également une période de vie difficile (deuil d'un fils et rupture amoureuse). L'histoire se situe après la chute de Fujimori et à la fin de la guerre « sale » entre le Sentier Lumineux et l'armée Péruvienne. Les paysans Indiens d'oreille de chien ont été massacré par des guerilléros et des patrouilles militaires...enterrés dans des fosses communes. Le nouveau président Tolédo choisit ce village perdu pour lancer son programme, geste politique fortement symbolique dans un pays qui persécute encore et toujours la minorité Indienne. Des tensions culturelles et ethniques tissent la toile de fond de ce récit où l'on découvre une facette cachée de ce pays et révèlent par la même, la part obscure des personnages.

LAURA  ALCOBA « Les passagers de l'Anna C »- Gallimard
Au milieu des années 60, une poignée de jeunes Argentins quittent clandestinement leur pays pour s'embarquer dans un périple devant leur permettre de rejoindre le Che Guevara. Ils passeront par Paris, Pragues puis La Havane...aux frais de la Révolution. El Loco, celui qui les avait recruté et baptisé « les 5 de la Plata » a menti sur leurs compétences et se trouve relégué à l'arrière plan par Juan Carlos, le nouvel « officier traitant ». Ils s’entraînent dur pour préparer leur « guerilla », certains ne tiendront pas le coup...Un nouveau groupe « du tropicana » voit le jour et part vers l'Amérique du Sud, à La Paz, pour entrer en action (La nocturnidad). L'auteur a composé ce roman à partir des souvenirs des rares survivants de cet incroyable voyage où l'on entend parler de Fidel et « del Commandante », simples combattants, bien avant leur impact historique. Et le Che les accompagnera jusqu'à leur retour en Argentine, sur l'Anna C, où il était Barman au temps où il travaillait comme infirmier de bord pour payer ses études de médecine.
Extrait : « Ce qui certain, c'est qu'à La Havane, mes parents ont fait leur expérience de la révolution. Qu'ils ont eu des déceptions, nombreuses. Des espors, vains. Des visions, peut-être. Et si cet homme à lunettes, au visage glabre, qui est allé leur rendre visite au milieu du mois d'octobre 1966 alors qu'ils recevaient leur initiation révolutionnaire à Pinar del rio, était le Che, El Commandante ?

PETROS MARKARIS « L'empoisonneuse d'Istanbul »- Seuil Policier
Katérina , la fille du commissaire Charitos, se marie civilement, refusant la dimension religieuse de ce sacrement et ce qui devait arriver arriva : la cérémonie tourne court et plus aucun membre de la famille ne s'adresse la parole ! Pour calmer sa femme, Adriani, « le pauvre Costa » lui offre un séjour à Istanbul. Ce sera l'occasion de nouer des contacts avec la petite communauté Grecque de la ville, Constantinople, cité perdue et tant regretée ! Mais le séjour est bientôt troublé par une affaire d'empoisonnement. Maria, une nonnagénaire aurait assassiné son frère en Grèce avant de filer en Turquie pour y poursuivre son dessein. Pour éviter tout incident diplomatique, Charitos est chargé de l'enquête en collaboration avec son homologue Turc, Murat. La méfiance ancestrale entre les 2 peuples complique la recherche de cette « tueuse acharnée », la « Chabiana » qui confectionne des « tyropitas » mortelles pour régler ses comptes avant de mourir. Cependant, la découverte de leurs différences respectives enrichies de notions historiques et politiques éclairantes, apportent aux personnages une nouvelle dimension relationnelle, tout à fait propice à l'elucidation du mystère qui les occupe.

KEIGO HIGASHINO « Le dévouement du suspect X »- Actes Sud-Actes Noirs
Yasuko Hanoaka élève seule sa fille Misato et travaille dans un snack Japonais. Autrefois, elle gagnait sa vie dans les bars de nuit, lieux sordides où elle a rencontré son mari, Togashi mais leur entente n'a pas duré. Un soir, il revient la harceler. La dispute tourne au crime...elle le tue pour protéger sa fille qu'il commençait à menacer. Leur voisin, Hishigami, a tout entendu. Secrètement amoureux d'elle, il lui propose son aide et entreprend d'élaborer un scénario très ingénieux pour mettre Yasuko et Misato hors de soupçon. L'inspecteur, Kusanagi est chargé de l'enquête et comme à son habitude, consulte son ami Yukawa, physicien qui, par le plus pur des hasards, est un ancien camarade d'université d'Hishigami. Yukawa se souvient de sa remarquable intelligence, de ses intuitions fulgurantes et de sa personnalité énigmatique. Les 2 amis se mobiliseront pour élucider le mystère de cet assassinat à la lumière de la fameuse aporie : « est il plus difficile de chercher la solution d'un problème plutôt que de vérifier sa solution ? »

DANIEL FOENKINOS « Les souvenirs »- 16/17- A vue d'oeil
L'auteur nous offre une méditation sensible sur la vieillesse, la difficulté de comprendre ses parents, l'amour, le désir de créer et la beauté du hasard. Au fil d'une histoire simple, racontée avec délicatesse et humour, il aborde la fin de vie de sa grand-mère, ses errances personnelles, la dépression de sa mère, celle de son père bien qu'elle ne soit pas reconnue, la rencontre de sa femme, la naissance de son fils...la vie quoi ! Pour chaque scène, il ajoute le récit de souvenirs qui ne lui appartiennent pas et qu'il prête parfois à d'illustres personnalités.
Extrait : « souvenir de Vincent VanGogh : Ayez plus d'espérance que de souvenirs ;ce qu'il y a de sérieux et de béni dans votre vie passée n'est pas perdu ; ne vous en occupez donc plus, vous le retrouverez ailleurs mais avancez...Il y verra presque la justification de faire table rase du passé. Il se souviendra de cette nécessité de l'oubli qui est aussi une définition de la fuit et, peut-être même d'une certaine manière, le socle de la folie».

NICOLA  AMMANIT « Moi et toi »- R.Laffont
Lorenzo est un jeune garçon pas tout à fait comme les autres mais qui fait semblant de l'être...pour faire plaisir à sa mère et pour qu'on le laisse tranquille dans son monde à lui !
Il ment à ses parents en racontant qu'il est invité à une semaine de vacances au ski par des copains et s'enferme dans la cave. Sa demi-soeur qu'il ne connait presque pas débarque. C'est une belle rencontre, mouvementée et touchante...une tranche de vie « filiale » qui témoigne de la difficulté de vivre « séparé » ou « reclus », différent et de la difficulté de grandir quand personne ne nous comprend vraiment.

MARTINE MARIE MULLER « Mademoiselle des Palissages »- 18/19- A vue d'oeil-
1er volet de la trilogie des servantes.
C'est l'histoire d'une femme engagée au service des Miromesnil, châtelains Normands sous l'ancien régime (1670) alors qu'elle est encore une enfant. Curieuse, intelligente et habile de ses doigts pour tisser les joncs, elle invente un nouveau système pour accrocher la vigne : le palissage. Elle en retire une place à part dans la hiérarchie des « petites mains » et dans la considération du maître. Elle aime en secret, Noël, un des fils du Marquis, avec lequel elle partage l'amour de la vigne, du vin et de l'ordre des choses. Néanmoins, elle reste le témoin impuissant de l'indifférence que son père lui porte et de la douleur que cela provoque chez le jeune homme. Un jour, le froid s'abat sur la région pendant 4 mois et la vigne gèle, annonçant la fin d'une époque et l'issue dramatique d'un tel cataclysme.

MURATHAN MUNGAN « Les gants et autres nouvelles »-Actes Sud
Auteur turc, dramaturge et prosateur, poète et auteur de théâtre (Quarante chambres aux trois miroirs et Tchador).
Recueil de 10 nouvelles qui dressent le portrait de ses compatriotes aux prises avec des relations affectives complexes, en pleine mutation culturelle et sociale. Un style très imagé, percutant et néanmoins léger.

KATARINA MAZETTI « Entre Dieu et moi, c'est fini »- Gaïa
Linnéa a 16 ans, plein de complexes et pas mal de questions qui lui trottent dans la tête : l'amour, le monde, l'avanir, les adultes...et seule, Pia, la comprend...sans besoin de longs discours...une belle complicité qui ne durera que 120 jours sans les WE !  Linnéa a également une grand-mère hors du commun, sans homme, institutrice à la retraite et qui tire les cartes. On retrouve l'ambiance de l'adolescence, absurde, tendre, assassine, intransigeante...Mais Pia se suicide et Linnéa souffre, elle ne comprend pas. Sur les conseils avisés de son aïeule, elle essaie d'oublier son amie disparue : « pour pouvoir oublier quelque chose, il faut d'abord bien s'en souvenir ! La mort est le prix du renouvellement pour que la vie continue ».
Dans « Les larmes de tarzan », l'auteur remet Linnéa en scène.


samedi 26 avril 2014

Visites et déambulations


A l'occasion des journées du patrimoine, j'ai visité plusieurs cases créoles à St Pierre, la Mosquée, le Musée des Arts Décoratifs de l'Océan Indien et le Domaine de Maison Rouge.

La maison Orré, résidence du prefet des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) nous était donc ouverte. L'accès au rez de chaussée permet de comprendre comment furent construites les grandes et belles demeures créoles.Tout d'abord, un simple carré en dur auquel on ajoute des pièces latérales, un ou deux étages, une varangue à l'avant puis à l'arrière, des dépendances, souvent la cuisine à l'écart de l'habitation pour éviter les risques de propagation du feu et enfin, le jardin avec bassin et végétation luxuriante. Cette maison qui date de 1830, a été entièrement rénovée, avec des matériaux traditionnels ou équivalents, elle est sobre, de couleur bleue, flanquée d'une imposante ouverture sur la rue avec 2 portails en fer forgé et d'une allée de marches en basalte, puis de dallages en terre cuite tout autour de la maison...dommage, elle est déjà occupée!
La visite proposait également une dégustation de café Bourbon Rond après avoir observé sa préparation...au feu de bois! 




La maison Vasseur, résidence du sous-prefet... sont vraiment bien logés nos hauts fonctinnaires, construite début XIXème également et classée Monument Historique évidement! 
Ce jour, on pouvait entrer au rez de chaussée et dans l'ancienne cuisine...beaucoup plus rustique que la première, plus authentique, elle ressemble à une demeure bretonne en pierres de taille et possède des ouvertes peintes en rouge sang. Dans le jardin, une exposition de maquettes de vieux gréements confirme cette impression de "racines atlantiques" puis un défilé de figurants en costumes "lontan" apporte une touche surranée et attachante à cette découverte du patrimoine réunionnais.



La Mosquée Atyaboul Massadjid est la plus ancienne mosquée de France, inaugurée en 1913, elle fût rénovée dans les années 70. Ce lieu de culte comprend également une Madressah (école coranique aux normes de l'Education Nationale) et un centre Islamique avec des Ulémas (Imams chargés de programmer l'enseignement religieux et de préparer des ouvrages en Français). L'ensemble du site est géré par l'association des musulmans sunnites de St Pierre. 

 

Le Minaret s'élève à 42 mètres. Le toit est formé d'un grand dôme central soutenu par 4 colonnes et de 4 dômes plus petits, donnant un immense espace sous lequel on trouve la plus grande salle de prières de l'ile, « Djamaat Khana ».

Comme dans toutes les mosquées, une niche, la « Mihrâb » donne l'orientation de la Kaaba sacrée, Nord-Nord Ouest pour les musulmans Réunionnais. Les parties basses des dômes sont recouvertes de bois précieux du pays, Tamarins et Nattes, où sont calligrapphiées des chapitres et versets du Coran. Au niveau bas sont installés les bassins d'ablution « Hawz », nécessaires à la purification obligatoire précédent la prière,« Wouzou ». 

Un grenadier et un dattier sont plantés dans un patio pour rappeler la symbolique Méditerranéenne. Au niveau haut, les pratiquants disposent d'un espace d'accueil pour des causeries « religieuses » et des prières en dehors des 5 appels quotidiens, « Azaan ». Une salle de prière est réservée aux femmes, elles peuvent participer aux causeries dans les salles de la Madressah...les normes religieuses sont respectées ! A noter, l'école emploie 18 enseignants et compte 600 inscrits. Les matières enseignées sont entre autres, l'apprentissage et la psalmodie du Coran, les croyances islamiques, l'histoire, la jurisprudence et les règles islamiques...




Le MADOI et le domaine de Maison Rouge (seul domaine lié à la culture du café qui subsiste en l'état dans les DOM et classé Monument Historique) constitue un site unique et fort agréable à arpenter.
On découvre son organisation d'origine en 4 plates-formes étagées : la maison de maitre du XVIIIème, sa cour et son jardin planté de fruitiers, une caféière avec 4000 plants de Bourbon Pointu (rare donc réintroduit spécialement ici) et exploité pour sa dimension pédagogique, des cases d'esclaves en bardeaux, des bâtiments agricoles, un temple hindou construit pour les « ouvriers » et encore en activité... et des dépendances, dans lesquelles s'est installé le Musée des Arts Décoratifs de l'Océan Indien. 

Le thème de l'exposition temporaire au moment de ma visite : « L'objet qui parle...sur les traces du tigre », enrichie par l'intervention d'un maitre de conférence qui nous a guidé pendant 1H30 dans cet univers du symbole et de son expression (animaux totémiques des tentures, des vêtements et meubles, objets du bureau du Lettré, calligraphie...). Un moine poète et calligraphe illustre cette représentation du monde, SHITAO (1641-1707) avec sa théorie de l'unique trait de pinceau : « l'un nait du multiple » et le premier trait contient la totalité de l’œuvre à venir.


Pendant la semaine Créole, le Musée Agricole de Stella Matutina et Kélonia, l'Observatoire des tortues marines.



Stella Matutina , « Etoile du matin », est une ancienne usine sucrière, rachetée en 1986 par la région, elle propose aujourd'hui un musée sur la canne à sucre. L'exposition permanente retrace les étapes historiques de cette culture depuis la route des Indes jusqu'à la chaine actuelle de la fabrication du sucre en passant par l’industrialisation de son exploitation à La Réunion. C'est un bel outil pédagogique et un bel endroit de mémoire avec de nombreux supports audio et vidéo, témoignages de ceux qui ont vécu et travaillé dans la canne.


Kélonia était une ferme d'élevage de tortues marines dans les années 70 (écaille et viande). En 1977 après les accords de Washington qui interdisent toute exploitation d'espèces protégées, la ferme s'est tournée vers la recherche et la préservation des tortues marines (programme de protection, recueil des blessés, soins...). L'observatoire propose un parcours pédagogique complet avec des films, des expositions et des bassins avec un accès par en dessous pour admirer les tortues dans un environnement reconstitué...en attendant leur retour en mer.


Lors des journées du Développement Durable, le Conservatoire Botanique du Mascarin. 


Ancienne propriété de la famille De Chateauvieux, déjà préoccupée en son temps par le problème du déboisement de l'ile. A la fin du XIXème, le domaine comptait 40000 arbres d'essence variées dont des eucalyptus d'Australie et des Quinquinas plantés pour leurs vertus médicinales. A l'entrée du domaine, la maison créole et ses dépendances accueille des expositions, des salles de conférences et des évènements culturels. L'ensemble est en parfait état et ressemble au bâti Breton avec la couleur noire des pierres de taille. C'est un musée vivant en plein-air de 7 hectares qui proposent 5 collections de végétation : les « plantes lontan » pour les espèces introduites comme le café, la canne à sucre et les épices, le « verger » avec 50 espèces de fruitiers de la Réunion, les « Succulentes » qui sont des végétaux capables de s'adapter à des conditions difficiles, les « Palmiers » et la collection « Réunion » qui reconstitue la forêt semi-aride des Bas avant l'arrivée de l'homme.

vendredi 21 février 2014

A la Réunion avec Mamie



Zabeth a fait un long voyage pour venir passer quelques jours avec nous...bien courageuse cette Mamie ! Nous avons donc bien profité de son arrivée parmi nous, dans notre nouvelle et spacieuse maison à Grands Bois, pour retrouver le plaisir d'être ensemble et le goût de ses excellentes confitures de framboise et de mûre avec des « ti cadeaux » en sus : saucisson et chocolat...Mamie Mère Noël !!! Et puis, ce fût l'occasion de lui faire découvrir les saveurs locales, carris et rougaïls, fruits exotiques, « Chinoiseries » et autres spécialités du coin...bref, on s'est pas privé et la balance le confirme !

A peine deux jours après son arrivée, juste le temps de prendre la température locale à savoir 33° en moyenne et des averses 3 fois par jour, nous sommes monter voir le Cirque de Mafate par Dos d'âne (accès par Le Port et Rivière des Galets au Nord Ouest) , accompagné d'un ami C. rencontré lors de nos précédentes escapades à Maurice. 


Deux heures de balade sous un soleil radieux (premiers coups de soleil et premières courbatures pour Mamie...) avec de beaux points de vue à Cap Noir et Roche Vert Bouteille (Pic à 1239m). Le sentier était frais et ombragé au départ puis en arrivant au belvédère de Cap Noir, on découvre d'un seul coup...le mythique Mafate, succession de falaises, de ravines et d'à-pics, verts et écrasés de lumière, dominés par le Gros Morne (3013m). Au fond du cirque serpente la rivière des galets...c'est franchement époustouflant et on comprend mieux pourquoi ce lieu est préservé car tellement inaccessible! La table d'orientation est bien utile pour se repérer dans ce relief accidenté et chaotique. 


La poursuite de la balade passe par des échelles métalliques puis on atteint une crête d'où l'on découvre l'autre versant, le village de Dos d'âne et ses cases éparpillées au milieu des plantations (beaucoup de serres et d'élevages de poulet). Cette randonnée est donnée comme facile, boucle de 2,5 kms pour 1h30 de marche avec 235m de dénivelé...malheureusement, Mamie ne s'en est jamais complètement remise ! Nous avons dû revoir à la baisse nos intentions pour la suite de son séjour n'ayant pas l'intention de la dégoûter à jamais de nous rejoindre aux antipodes...

En redescendant vers le littoral, nous nous sommes arrêtés au Musée de Villèle, ancien domaine colonial situé sur les hauteurs de St Paul, construit en 1775 par de riches propriétaires créoles, les Panon-Debassayns. 


http://www.mi-aime-a-ou.com/saint_paul_musee_de_villele.php

Rappelons que St Paul est le lieu où débarquèrent les premiers colons Français en 1646 donc le berceau de la colonisation de cette ile. Il me semble l'avoir déjà évoqué car je l'avais lu dans les guides mais la visite de ce site « refroidit » sérieusement malgré la chaleur ambiante ou plutôt ce sont les explications du guide qui nous ramènent sans ménagement à une réalité historique lourde d'atrocités et de souffrances...après la beauté de Mafate, c'est rude !
Le domaine s'est développé grâce au système de servitude avec 470 esclaves originaires d'Afrique, de Madagascar ou d'Inde à la belle époque de la culture de la canne à sucre (milieu XIXème) et il a été administré jusqu'en 1994 par les descendants de cette famille (avec des engagés après 1848 puis des ouvriers). On entre dans la maison des Maitres aux allures de palais de Pondichery pour découvrir l'impressionnant arbre généalogique de cette famille (Madame a eu 13 enfants, a enterré son mari à 45 ans puis a dirigé l'exploitation seule jusqu'à 91 ans...no comment!). Ensuite, on traverse une enfilade de 7 pièces qui n'ont pas souffert du temps, à peine restaurées et qui sont meublées par des objets d'époque de grande valeur ; certains offerts par des empereurs, rois ou personnages importants de  la société Française et Américaine du XIXème siècle. Bref, « ça en jette » et le guide, descendant d'esclave et très compétent, bien évidement, ne nous a épargné aucun détail sur la vie quotidienne du « petit personnel » et sur l'implacable système de contrôle et de surveillance mis en place pour « faire tourner la boutique »...on a d'ailleurs pu le lire noir sur blanc (mauvais jeu de mots, j'avoue !) à l’hôpital des esclaves qui présente des panneaux explicatifs tout à fait clairs...certains dictateurs passés ou actuels n'ont donc rien inventés ! On peut aussi visiter les cuisines des maitres, l'usine à sucre en ruine et pour terminer, « la cerise sur le gâteau »...la Chapelle Pointue pour les incontournables offices religieux réservés au Domaine, ayant également pour objectif d'évangéliser « tous ces sauvages », le dimanche après-midi, seule demi-journée de libre pour les esclaves...au cas où ils s'ennuieraient ou au cas où ils auraient envie de se la couler douce ! Un grand moment de mémoire, bien chargé en émotions...

Découvrir la Réunion, ce n'est pas seulement prendre connaissance de son histoire ou explorer sa grandiose nature mais c'est aussi participer à la vie sociale et culturelle et le week-end, aucun souci pour aller à la rencontre des pratiques locales. 

Nous avons donc fêté le Nouvel An Chinois,
fait un PicNic sur la plage de St Pierre avec mes collègues du Taï Chi et « buller » tout un dimanche aux  Cascades Langevin. Qu'en dire...tout était sympa...le Nouvel An, avec foule bigarée, pétards, défilés, spectacles et lâcher de lampions...année du Cheval ? Il me faudrait une connexion pour me renseigner sérieusement à ce sujet auprès de « mes Chinois préfèrés » et je vous transmettrai !
Pour le rassemblement Taï Chi, dans la plus pure tradition Réunionnaise hormis la bâche et le feu de bois, nous avions des tables couvertes de victuailles, des gammelles remplies de « Ti Carri » tous aussi succulents les uns que les autres et une ambiance chaleureuse et paisible. Et enfin, la sortie dominicale aux Cascades, en descendant vers le sud entre St Joseph et St Philippe.



 Nous avons cette fois-ci pu gravir la route jusqu'au Hameau de Grand Galet, en 1ière et un peu sous la pluie

mais ça valait le détour...la cascade du Trou Noir puis celle de la Grande Ravine, splendides ! 

Puis nous sommes redescendus nous installer au bord de la rivière pour un après-midi farniente et rafraichissant au bord de la rivière, trempette dans l'eau vive pour les grands et plongeons pour les petits...trop bien !
 

 


















































Le fiston a emmené sa mère au Volcan, je ne puis vous en donner l'exacte teneur mais une belle journée malgré des nuages, de la pluie et du brouillard...et une mamie bien contente d'avoir vu la bête ! Tiens, à ce sujet, notre nouvelle voisine, 70 ans bien sonnés, n'est jamais allée au Piton de la Fournaise...elle avoue sa peur de s'en approcher bien qu'il ne soit pas menaçant en ce moment, inutile d'insister, il ne faut pas « fricoter » avec ce monstre-là !

Autre belle balade aux Makes, au-dessus de St Louis car on peut monter en voiture jusqu'à La Fenêtre (1505m)...nom tout à fait approprié pour une vue saisissante sur le Cirque de Cilaos




On grimpe donc dans les hauts en traversant une forêt de cryptomérias et de tamarins. On dépasse de nombreux kiosques à pique-nique, végétalisés,

équipés de cahutes, de barbecues, d'aires de jeux et entretenus sans relâche par une association de réinsertion...ça ressemble presque à des jardins japonais ! Du  belvédère du Pavillon, 3 min de marche du parking, on a eu l'immense chance de voir Cilaos dégagé alors que nous étions sur place assez tard, vers 8h30/9h...à la Réunion, tout se fait aux aurores pour se garantir une bonne visibilité et comme les distances à parcourir pour atteindre les départs de randonnées sont longues, il est très difficile de mobiliser les troupes, surtout quand les recrues se lèvent déjà 6 jours sur 7 à 6h du matin! Autre solution, partir la veille et dormir dans le cirque...j'espère que cette expérience sera au programme de nos prochaines vacances.
Bref, on a pu admirer l'ensemble du site, dominé à l'ouest par le Grand Bénare (2896m) et au nord par le Piton des Neiges (3070m) et ses îlets blottis sur des petits plateaux. Nous sommes descendues par une pente bien raide vers Piton Cabri que nous avons réescaladé de moitié (1505m) pour avoir un autre point de vue, à l'Est, par la brèche du Bras de Cilaos (creusée par la rivière)...d'ailleurs, c'est par là que sont entrés les nuages qui ont complètement envahis le cirque. Puis, nous avons, Zabeth et moi, terminé cette excursion par une descente de 45 min par le sentier de Bras Patate pendant que Chris remontait vers la Fenêtre pour récupérer la voiture et nous attraper sur la route forestière en aval. Le chemin est très agréable, verdoyant, humide, bordé de bois de couleurs et de longoses très parfumées...une randonneuse nous a confié que cette plante était une « peste végétale », dommage...si belle et si odorante, comme quoi on ne peut toujours pas se fier aux apparences même dans la nature, ça devient compliqué !  Notre balade s'est soldée par un Carri Dorade au Snack des Makes...un sans faute !




Comme nous aimons beaucoup le Sud, vous aviez deviné, nous avons refait le circuit typique du Cap Méchant à Notre Dame des Laves avec de nombreuses haltes pour profiter de cette magnifique côte sauvage, plantée de filaos, de vacoas, de palmistes, de cocotiers qui donnent une ambiance quasi tropicale bien particulière...donc le Cap Méchant, toujours aussi noir basalte, bleu turquoise et blanc d'écumes, le Baril et sa piscine d'eau de mer, St Philippe et un arrêt « Gratin de palmiste » au snack de « la mer cassée » (on en rêvait depuis 6 mois!!!), la route des laves avec des stops « coulées de 2007 et de 2004 » pour explorer une ou deux galeries à la frontale et un dernier arrêt sur le retour à l'ancien port du Tremblet...



là, nous n'y étions jamais allés et c'était incontournable car on accède à une plage de sable noir juste en dessous de la coulée de 2007, celle qui a fait grandir la Réunion de plusieurs hectares ; d'ailleurs l'océan n'a pas l'air d'apprécier cette intrusion, le ressac est tellement violent que je l'ai filmé. 
  
Et bien sûr l'Anse des Cascades et Piton Ste Rose avec son église épargnée par l'éruption de 1977...renseignement pris lors de cette seconde visite, la gendarmerie a également échappé à la coulée mais l'info ne semble pas primordiale...et les gendarmes Corses ne peuvent pas en dire autant ! Bref, une belle journée, sous un ciel chargé, masquant le Volcan, accompagné de notre ami C., conducteur émérite et tellement patient !

Comme le temps n'était pas suffisaient clément pour nous permettre de monter en altitude, le fiston a accompagné sa mère à la plaine des Grègues et à la Maison du Curcuma, le safran peï, qui ressemble à du gingembre... j'ai raté l'expo et la vidéo qui expliquent les techniques de culture et de préparation de cette épice, dommage. Puis, tous ensemble, nous sommes allés pique-niquer à l'Etang Salé les bains et les 3B se sont régalés dans les vagues entre les 2 panneaux de baignade surveillée, histoire de « taquiner » le boule-dog...moi, j'aime pas me baigner là où y a des gros poissons pas gentils ! Ensuite, la Pointe au Sel également appelée Pointe de Bretagne (des bretons y débarquèrent au XVIIème) pour visiter les salins. Le site n'est pas mis en valeur, bien que géré par le Conservatoire du Littoral et nous avons failli passer à côté du Musée du Sel. La présentation de l'histoire des salines, de leur fonctionnement et de leur exploitation est décevante parce qu'en mauvais état, sans personne pour médiatiser quoique ce soit...la moitié du batiment est consacré à des expositions temporaires mieux valorisées que la spécificité du lieu ! Bref, je n'épiloguerai pas sur le sujet qui m'agace un tantinet au regard du résultat des sommes faramineuses parfois investies pour protéger et faire connaître notre patrimoine, continuons jusqu'à St Leu...autrefois dénommée, Boucan-Laleu (Boucan signifie cabanon en créole), avec son grand lagon, ses surfeurs frustrés et ses bâtiments de lave sombre, l'église de Notre Dame de la Salette en étant le plus imposant spécimen. On ne pouvait pas rentrer sans manger une glace bien sûr...d'ailleurs, je vous ne l'ai pas encore dit mais à chaque sortie en famille, on guette le camion du glacier, ça nous rappelle de bons souvenirs asiatiques grâce à la petite musique débile et insupportable, sensée avertir le client et la dégustation d'une boule de Mangue/Coco/Ananas/Pistache ou Litchee ne nous déçoit jamais !

Fin du séjour ce lundi 17 à l'aéroport de St Denis à 8h30...2h de trajet agrémenté de bouchons que les Réunionnais supportent quotidiennement pour aller travailler mais le panorama est tellement beau sur cette route des Tamarins. Merci Zabeth pour ces bons moments partagés et aussi pour ton dernier cadeau (celui que les douaniers n'auront pas)!
Au retour, je me suis arrêtée aux Archives Départementales avec l'envie de consulter de vieux documents. Finalement, j'ai passé une bonne heure sur l'exposition sur les patronymes donnés aux affranchis après l'abolition de l'esclavage en 1848. A cette date, la Réunion comptait 106000 habitants dont 6287 individus libres de couleur et 62000 esclaves. Rappel historique : notre bon roi Louis XIV a institué le code noir en 1665 ce qui a permis aux Antilles et à Bourbon de lancer l'exploitation du coton et du café puis la Traite s'est intensifiée en 1725 avec le développement de la canne à sucre et 100 ans plus tard, il y avait 80000 esclaves à Bourbon ! L'affranchissement était possible, bien que rarissime avant 1848, par différents moyens mais uniquement demandée par le Maitre : en récompense de bons et loyaux services, par mariage et filiation, par testament, par le privilège de la terre de France (vivre sur le sol Français comme l'a réclamé l'esclave FURCY), par adoption, par rachat. Cette démarche  ne s'est donc pas faite du jour au lendemain ; en 1832, le nom et le prénom étaient déjà devenus obligatoires ; en 1839, les autorités ont constitué des registres de matricules pour recenser tous les esclaves puis en 1848, des registres spéciaux de recensement et de nomination. Mais comment dénommer tant de personnes lorsque beaucoup d'entre eux ne portent qu'un numéro ou un sobriquet et surtout comment limiter les homonymes ? C'est là que les choses se corsent et deviennent intéressantes...

Le calendrier Grégorien fût bien utile : pour les prénoms, Achille, Caton, Cinna, Eléonore, César, Jupiter, Scipion, Vénus et pour les noms de famille, Séraphin, Catherine, Jacques, Jean, Joseph, Marie, Saint-Ange, Furcy...Puis, le nom de l'ancien Maitre comme Damour ou Robert, ou encore le surnom déjà connu comme Beausoleil, Coeursec, Sanspeur, Sansreproche. D'autres ont bénéficié d'appelation mythologique ou historique comme Appolon, Arthémise, Epaminondas, Charlemagne...issus du registre du théatre ou de la littérature comme Athalie, Esther, Figaro, Narcisse...de la flore locale ou européenne comme Badamier, Chiendent, Cocotier, Chataigne...
La géographie ou l'origine éthnique a également été employée comme Ecosse, Madras, Manapany, Nanterre, Tranquebar, de Guinée, Macois, Moucazambo, Mozambique, Babou, Ramalinga, Salam, Zulma...Plus courant, on trouve aussi des noms d'objets et de métiers (pratique la plus répandue à travers le monde) comme Beffroi, Harpon, Quintal, Arpenteur, Médecin, Muletier, Pêcheur... Puis, retour au calendrier révolutionnaire avec Brumaire, Mardi, Dexembre et à l'actualité politique de l'époque avec Billaud-Varenne, Cromwel, Danton, Toussaint Louverture, Schoelcher...
Les adjectifs ont apporté leur contribution avec Futur, Magique, Minéral, Unique ou Dévoué, Généreux, Morose, Narquois, Placide, Récalcitrante, Lespiègle, Boiteux, Gringalet, Trèsbelle, Vigoureux, Heureux...
Le « casse-tête » de cette gigantesque entreprise de dénomination n'est pas terminé, certains ont eu l'idée de jouer avec les mots, voyez plutôt : inverser les voyelles Romain=Niamor ou inverser les syllabes Lubin=Nibul ; donner dans l'humour ou la malveillance avec Georges Lincendiaire, Monchoisy Sacàvin, Labonté Malnommé, Lafortune Misère, jean Mieuxquerien, Vincent Défecateur, Sansgène Bienommé, Police Dufumier, Adonis Superbe, Gabriel lange, Mars Ledieu, Auguste Lempereur, Manon Lescot, Fleury Denavarre, Orosmane Lesultan...
Qu'en pensez-vous, mes amis ?

jeudi 23 janvier 2014

Lectures

                             Romans

OLIVIER ADAM « Je vais bien, ne t'en fais pas » POCKET POCHE
j'ai également vu le film, très respectueux du texte.

Claire, une jeune femme, isolée et caissière de son état, vit dans l'attente de nouvelles de son frère, Loïc qui a disparu quelques années plus tôt après une violente dispute avec leur père.
Elle a cru mourir lorsque Loïc n'a plus donné aucun signe de vie puis des cartes postales sont arrivées, juste pour elle, des quatres coins du monde: « je vais bien, ne t'en fais pas » !...alors la vie a repris son cours, un peu terne, un peu morose mais les liens avec ses parents sont restés forts afin de traverser ensemble la douleur de la perte...émouvant, on se sent forcément proche de ces individus qui ne font que ce qu'ils peuvent...et de beaux tableaux d'une nature couleur océan.

DUONG THU HUONG « Itinéraire d'enfance » LE LIVRE DE POCHE

Après la guerre d'Indochine au Vietnam dans les années 50, une très jeune fille de 12 ans, Bê, quitte son village et sa mère en compagnie d'une amie, Loân, pour rejoindre son père militaire, basé à la frontière nord du pays. Elle fuit le système de l'époque qui pousse l'individu à l'autocritique permanente, à la soumission aveugle et à d'autres comportements immoraux à ses yeux d'enfant grandissante. Son périple est initiatique. Elles rencontrent des embûches mais aussi de formidables personnes et personnages qui les aident à atteindre leur but....joli récit sur la culture et la pensée des terres asiatiques.

NURY VITTACHI « La maitre du Feng Shui est à l'ouest »  Editions PICQUIER

Mr Wong, maître de Feng Shui déteste l'idée de se rendre en occident mais il est des offres à ne pas refuser ! Les Anglais veulent vendre un des plus gros avions du monde à des chinois donc il faut vérifier si le Feng Shui de l'appareil est bon...et de plus, la reine d'Angleterre s'inquiète pour Buckingham et du mauvais état de ses ondes. Une cascade d’événements loufoques qui font rebondir l'intrigue avec beaucoup d'humour sur un fond de proverbes chinois, toujours plein de sagesse et de « Lapalissade »...le choc des cultures avec un bel éventail de quiproquos, un excellent divertissement.

HARLAN COBEN aux Editions POCKET
« Innocent »


C'est l'histoire d'un homme, Matt, qui traîne un passé douloureux (meurtre involontaire en fin d'adolescence) et d'une femme, Olivia, au parcours chaotique et sordide. Ils s'aiment et vont tenter ensemble de retrouver l'équilibre, la normalité...elle attend un bébé et s'équipe d'un portable et Matt aussi sur l'insistance de sa compagne...pour prendre des photos et les partager ! Ce mobile sera l'objet d'un coup monté pour pousser Matt à la récidive mais il sera également le mobile de sa lutte pour conserver sa liberté, pour protéger Olivia et fonder leur famille. Suspens, angoisses et dénouement heureux...c'est captivant et sacrément bien ficelé !

 « Faute de preuve »
Wendy est journaliste TV. Elle traque les prédateurs sexuels et fait tomber Dan Mercer que tout accuse. Mais il n'est que la victime d'une terrible machination qui implique également 4 hommes, anciens étudiants de la prestigieuse Université de Princetown...tous unis par un terrible secret ! Wendy endosse alors le rôle d'enquêteur et remonte le fil du temps pour révéler la vérité...pour être en accord avec sa conscience. On apprend là que les apparences sont systématiquement trompeuses et que personne n'est à l'abri d'une fâcheuse méprise !

« Rupture de contrat »
Un agent sportif d'un drôle de nom, Myron Bolitar, enquête sur la disparition de la sœur de son ex petite amie, elle-même petite amie de son poulain, joueur de football américain. Le père de ces 2 femmes a été assassiné...Myron recherche alors le lien entre ces 2 affaires ce qui le conduit droit vers les milieux mafieux et du porno...très caustique, on y perd nos dernières illusions sur la nature humaine mais il reste encore quelques personnes empruntes de valeurs morales qui laissent subsister un petit espoir !

KATARINA MAZETTI « Mon doudou divin »
(Auteure de « Le mec de la tombe d'à côté » et « Le caveau de famille », déjà lus)


Wéra est journaliste. Elle galère dans son boulot comme dans sa vie. Elle vit dans un village avec sa mère avec laquelle elle n'a pas vraiment d'atomes crochus. Un jour, elle tombe sur une petite annonce qui propose un « stage de spiritualité » à la Béatitude pendant 3 semaines...un sujet en or pour relancer sa carrière et se divertir un peu ! Le récit, en forme de monologue, débute par la rencontre des 2 personnages principaux, notre héroïne et Madeleine, qui porte avec elle et sur son dos, le poids d'un mystérieux fardeau. Puis l'expérience se poursuit et nous découvrons les autres : Bertil, Karim, « La grise » et le couple d'apprentis « gourou », Annette et Adrien. Beaucoup d'humour pour traiter de la religion et la spiritualité, de la solitude et de l'incessante quête existentielle de gens ordinaires, bref, une belle galerie de portraits.

AUDURAVA OLAFSDOTTIR « Rosa Candida » Editions A vue d'oeil

Arnljotur va quitter son île, l'Islande, son père octogénaire et son frère autiste pour aller s'occuper d'une roseraie dans une abbaye d'un sud inconnu. Cette passion pour les roses lui vient de sa mère, décédée accidentellement en voiture...une mère très aimante et très prévenante qui lui a téléphoné juste avant de mourir pour lui faire ses dernières recommandations! Arnljotur trouve auprès de frère Thomas une relation qui lui permet de se confier et de répondre aux grandes questions qui le hante : l'amour, le corps, la mort. Ce jeune homme a une petite fille, Florasol, qu'il a conçu sans s'en rendre compte ??? dans la serre familiale, haut lieu de fusion mère/fils. Peu après le départ d'Arnljotur, la maman de cet enfant, vient le rejoindre pour la lui confier, le temps d'écrire son mémoire en génétique sauf que, les prévisions changent et Anna reste...la vie de la famille prend forme et la vie du couple aussi. Le style est simple, clair et teinté d'un humour spécifique « grand nord »...j'adore...Le personnage semble réprimer tout ce qu'il ressent par éducation et par convention mais il formule librement et presque bêtement toutes ses interrogations profondes ce qui le rend terriblement attachant, c'est à la fois drôle et grave !

JOHN CROSBY « Le clou de la saison » Editions J


Horatio Cassidy est professeur de littérature médiévale et ex-agent de la CIA. Il se voit confier l'instruction et la protection de Lucia Di Castiglione, héritière d'une vieille famille d'aristocrates italiens vivant aux Etats-Unis, à New York exactement. La jeune fillette vit isolée de tout, dans un bunker, hyper sécurisé et réservé aux très riches « Le Mont Zéphyr », citadelle moderne réputée imprenable. Elle est flanquée d'une nanny, Titi, au comportement étrange et d'une mère, qui n'en a que le titre, Elsa « La Principessa » menant grand train. Le père de Lucia a été assassiné lors d'un kidnapping et comme toutes les petites filles, elle l'idolâtre sans aucune limite. Cassidy s'attache peu à peu à cette fillette et découvre les faces cachées du quotidien de cette prison dorée...mafia, guerre sainte et personnages extravagants constituent la toile de fond de ce polar surprenant de réalisme où l'on découvre un intéressant parallèle entre l'époque médiévale et l'époque moderne !

ARTO PAASILINNA « Les dix femmes  de l'industriel Rauno Rämekorpi » Editions Denoël et d'ailleurs

Rauno, riche industriel Finlandais, fête ses 60 ans. Il reçoit chez lui des dizaines d'invités, se voit remettre le titre de conseiller à l'industrie et propulser « héros national » dans un livre écrit en catimini par ses employés : « Du bois au métal...parcours d'un battant ». Tout lui sourit et depuis toujours...sauf que sa femme, Anniki est allergique au pollen ! Il lui faut donc se débarrasser au plus vite des fleurs qui lui ont été offertes en quantité. Rauno commande un taxi pour aller à la décharge mais le chauffeur propose plutôt d'offrir tous ces bouquets aux femmes de sa vie ! Commence alors la tournée de ses maîtresses, toutes aussi décapantes les unes que les autres. Cette odyssée nous dévoile la facette de noceur impénitent de ce si sérieux sexagénaire, bien sous tous rapports...c'est drôle, décalé et un chouïa « Rabelaisien » !

JEAN CHRISTOPHE RUFIN « Sept histoires qui reviennent de loin » Editions Folio
Auteur de « Asmora et les causes perdues » ; « L'abyssin » ; « Globalia » ; « La salamandre » ; « le parfum d'Adam » ; « Katiba » ; « Rouge Brésil »; « Les enquêtes de Providence »....pas lus!

7 histoires courtes comme des mini-romans, au nord comme au sud...les questions existentielles sont les mêmes ! Ce recueil de nouvelles nous emmènent en voyage, au pays des sentiments et des émotions, à travers le mensonge et la tromperie, sur les thèmes de l’appartenance et de l'exil, de l'absurdité et de la bêtise, de la mort et de l'humanitude, de l'amour et de l'attente...court et beau, efficace !

LAURENT GAUDE « Pour seul cortège » Editions Actes Sud

En plein banquet à Babylone, Alexandre s'écroule, terrassé par la fièvre. D'un temple éloigné où elle s'est réfugiée pour se cacher du monde, Drystéïs doit suivre le messager et son escorte pour revenir auprès de l'homme, le Grand Alexandre, qui a jadis vaincu son père. Pendant ce temps, Ptolémée, son frère de lait, son fidèle compagnon, tente d'enrayer la course effrénée des ambitieux qui voudraient prendre la place du chef et détenir son pouvoir....devoir, amour, fidélité...toutes les grandes valeurs de l'histoire des hommes sont là ! On se laisse transporter par de belles images et  un sens aigu de la mise en scène pour animer cette véritable tragédie Grecque.

                                    Albums et Bandes dessinées

S.LEMBO- F.GEORGE « MAGNAGNY GASY , Femmes Malgaches » Océan Editions

Tiana et Camille sont 2 petites filles qui écoutent les récits de leur grand-mère sur l'Ile Rouge, la Grande Île : Madagascar, sur laquelle elle a vécu jusqu'à l'âge de 12 ans. Quand l'aïeule vint à disparaître, Tiana décide d'aller découvrir le pays originel. Elle raconte les femmes de son périple...au bord de la rivière, au marché, au village...Des photos et des gravures illustrent le texte, destiné à sa cousine Camille, restée en France. Splendide...dans la fibre de Titouan Lamazou.

HUO-CHAO-SI et APPOLLO « La grippe coloniale »
1- Le retour d'Ulysse
2- Cyclone la peste


Des créoles reviennent, chez eux, à La Réunion après la Grande Guerre mais la grippe Espagnole débarque avec eux et ravage la population de l’Île. Une partie méconnue de l'Histoire de Bourbon, au cœur de l'histoire de la France, à travers ce témoignage subtile et juste des particularités Réunionnaises : Chinois, Cafres, Malbars, Ti blancs...aristocrates, petit peuple et autres.

LI-AN et APPOLLO « Fantômes blancs »
1- Maison Rouge
2- Bénédicte


François, fils de la nenène, rentre au domaine où il a grandi avec Maxime, fils du propriétaire. Il est heureux mais ses nuits sont agitées, peuplées de fantômes notamment celui d'un pirate qui recherche son identité. Et puis, il y a Bénédicte, sa petite amie restée en métropole, qui lui manque bien que ce retour au pays lui soit vital. Un projet de construction d'un avion, des animaux qui parlent, la quête incessante d'un trésor...et enfin, le retour vers Bénédicte.

LOISEL et TRIPP « Magasin général
1-  Marie 2- Serge
3- Les hommes 4- Confessions
5- Montréal 6- L'arrière boutique du magasin général


Juste après la première guerre mondiale, Notre Dame des Lacs, une communauté de Québécois dans un environnement naturel omniprésent qui rythme la vie de chacun et façonne des comportements solidaires...le magasin général est le centre de la vie sociale du village.

mercredi 15 janvier 2014

Maurice Bis

Je suis au regret de vous annoncer que je n'ai pas tenu de journal de bord pour ce second séjour sur l'Ile Maurice et pourquoi me direz-vous ? Et bien, un peu de laisser-aller et hop, le temps qui passe et comme vous le savez déjà, le temps des vacances passe toujours plus vite que les autres temps, même si pour nous, notre temps Réunionnais est aussi un temps de vacance !!! 
Autre limite : la venue de nos amis de Castelnau...donc intimité à préserver. 

Bref, je vais quand même vous donner quelques infos pour accompagner les images. Nous avons atterris à Mahebourg, au sud-est de l'ile, le 17 décembre (oh les vilains, la veille de la fin des classes!) parce que cette fois-ci, nous n'avions pas suffisamment anticipé donc plus de places dans le bateau...45 minutes de vol genre saut de puce sur « la Corse de La Réunion ». Ensuite, 3 jours à Tamarin dans une location que nous ne recommanderons à personne : 2 piaules et une terrasse sous un toit de tôle à 1000 roupies la nuit...une aberration ! Bref, à 9h du mat avec les 45° ambiants (même pas pris le temps d'expérimenter la cuisson des œufs au plat sur le toit!!!), impossible de farniente...Heureusement, nous avions loué une voiture cette fois-ci et partions toute la journée nous mettre au frais ailleurs, essentiellement en bord de mer...Kite et surf au programme, comme il se doit ! 
 

Puis, nous avons passé une semaine au Morne village, chez M. et A. et là, on « like » +++...des Mauriciens pure souche donc un accueil comme nulle part ailleurs et un appartement spacieux, en dur, propre, bien équipé... « local » ; seul bémol, les habitudes musicales du voisin de 10h à 22h, au vue de cette échelle, 105 dB minimum...heureusement, que nous avions les basse-cours des voisins pour adoucir ce tintouin !!!




Pour le reste que du bonheur, des Rotis (vous vous souvenez, les crêpes fourrées!), sandwichs et Mines frites de M. qui tient un mini-snack en face de chez elle...la vie de village, son temps suspendu, les rencontres quotidiennes avec les uns et les autres, les grillades sur la plage...et même que j'ai eu droit à une belle fête d'anniversaire, merci encore à M.et A. qui nous avaient préparé le repas et à tous qui étaient présents autour de moi !

Donc Noël au Morne, 100 % Mauricien, sur le terrain de sport du village, avec concours de travestis pour élire Miss Morne...un peu étrange comme symbolique, non?, sono pire que chez le voisin, sunlights XXL bière à gogo...j'ai pas fait la fermeture...j'avais prévu d'aller à la messe le lendemain, par « curiosité culturelle » et ce fût très agréable, chorale et musiciens...une petite touche de sérénité bonne à prendre !



Et puis, le temps des copains est arrivé, le 26 décembre, les D. ont débarqué pour passer 2 semaines avec nous à Tamarin...quel plaisir de les retrouver ici et quel courage de venir nous rejoindre...pour nous « supporter » 15 jours !!!

L'installation dans la villa « les pieds dans l'eau » fût épique : maison très sale, pas d'électricité donc pas de pompe alors pas d'eau, pas de gaz, pas de linge de maison en quantité suffisante, pas de femme de ménage prévue...et pour couronner le tout, toilettes bouchées et fosse septique à vider...tout ceci pour un loyer « conséquent » ; merci encore aux D. d'y avoir contribuer au ¾ ...sans cela, nous n'aurions jamais connu cette sublime expérience!. Nous avons frôlé la crise d'apoplexie mais les choses se sont résolues au fur et à mesure, grâce à l'infatigable jardinier et à notre intermédiaire V., qui une fois sur place, a pu œuvrer pour notre confort...son retour de vacances d'Australie le 29 a été plutôt rude, business made in Maurice !!!

Une fois que nos compagnons d'infortune et nous-mêmes furent à l'aise et heureux de pouvoir fêter la St Sylvestre sur la plage de Tamarin avec Take Away Chinois, bougies, petite matelas confortable pour Kiki et pétards ou feux d'artifice en tous genres, sans aucune règle de sécurité minimale, cela va de soi...Bejisa s'est pointée. 
 
Du vent, des vagues et de la pluie pour nous rappeler que nous ne sommes que des « petites choses » bien fragiles face aux éléments ! Bon, d'accord, cela ressemblait à une belle tempête de chez nous, Charentaise, Bretonne ou Languedocienne, comme il vous plaira mais nous étions bien contents d'être chez Maurice plutôt que chez St Pierre...de la Réunion !!!


Nous avons donc pu admirer le déchaînement cyclonique, bien à l'abri (je plains celui ou celle qui va faire les vitres!!!) mais malheureusement, nous n'avons pas pu nous baigner pendant 4 jours à Tamarin, la mer étant maculée de déchets et de boue...pas besoin d'une gastro ou d'un tronc d'arbre derrière les oreilles pour commencer 2014 !
Nous en avons donc profité pour visiter le Nord Ouest, au-dessus de Port Louis : Trou aux Biches, Grand Baie, Pamplemousses mais pas encore le Grand Nord.




Et puis, le Sud Est, la pointe d'Esny, Blue Baie et encore et toujours le Sud, Bel Ombre, Riambel, Rivère des Galets...manque encore le Nord Est...zut, va falloir y retourner !

 Nous avons clôturé ce séjour en beauté...plongée avec les dauphins et dans « l'Aquarium » de Rivière Noire...sur le rif, grandeur nature...trop bien ! 


Voili, voilà, les Bouchet se sont donnés au Kite Surf, sans modération et ont beaucoup progressé...moi, toujours dans l'apprentissage du « ralenti », je m'améliore aussi, tellement d'ailleurs que je rechigne à écrire, c'est pour dire !!!

Maintenant, retour à la réalité et pas des moindres...
trouver une nouvelle maison pour les 5 mois à venir, à bon prix, à St Pierre...c'est pas gagné...BONNE ANNEE...