vendredi 25 octobre 2013

Journal de bord...de l'eau !

Premières vacances sur l'Ile Maurice



Mercredi 9 octobre : Départ du Port à La Réunion à 19h30 sur le Mauritius Pride, cargo marchandises et voyageurs, environ 320 personnes si l'on en croit le nombre de places indiqué sur les canots de sauvetage...ce qui n'est pas toujours fiable mais bon, nous sommes encore en France et à priori, la réglementation est respectée !

Nous avons embarqué avec 1h30 de retard dans une ambiance « couleur locale », avec du personnel navigant qui prend le temps...et un douanier qui nous a mis en garde au sujet des contre-façons notamment textiles, une spécialité Mauricienne parait-il (ah bon, on savait même pas et pis, y sait pas que moi, les fringues...bof!) et les problèmes de déclaration au retour... « avez-vous les factures de votre matériel de Kite Surf ? » demanda t-il gentiment...et bien « non, Monsieur Le Douanier, nous n'achetons que de l'occaz ! »...cette remarque est venue « faucher l'Homme en plein vol », lui qui rêve tant de se remettre à rider, un mois durant et qui ne compte pas payer des taxes pour ressortir de ce pays avec son matos « bon marché » !!!

Bref, d'ici là, on trouvera forcément une solution, comme toujours...sur ce, on monte à bord et on cherche nos places. Le bateau dispose de 4 ponts, « lé gran » mais on trouve quand même nos sièges « classe loisir », larges et très inclinables comme vantés par la vendeuse des tickets...par contre, des mamas Comoriennes tiennent salon à nos places, splendides dans leurs drapés colorés et parés de bijoux étincelants. Bien sûr, elles sourient et ne bougent pas d'un poil, bien sûr, nous devons faire intervenir un membre de l'équipage pour accéder à nos sièges...sans tension et sans heurt, l'Autorité Officielle représentée par l'uniforme fait son effet. Elles nous gratifieront pendant quelques heures de leurs palabres dans une langue aux sonorités inconnues de nos « zoreil », de leurs rires sonores, de leurs musiques entraînantes sur lesquelles je ne peux pas encore mettre de nom...je me renseignerai, promis ! Puis, l'heure du repas a sonné...ou plutôt, l'incessant ballet des affamés vers la cafétéria nous a poussé à les suivre : cari poisson, riz, pois et pomme...simple et bon, probablement plus facile à vomir que la blanquette de veau en cas de forte houle !

La nuit et la mer furent calmes. J'avais pris la précaution d'ingurgiter des médicaments contre le mal de mer et de droguer également mes enfants, ce qui eu pour effet de nous « ensuquer » de bonne heure, avec quelques pauses en début de nuit : portes qui claquent, ronflements, discussions agitées au retour du bar...et juste un ou deux sans gênes qui se baladent avec leur téléphone/radio/lecteur MP26/appareil foto/tablette et autres fonctions indispensables n'est ce pas , en route et à fond !!!

Sur ce, le meilleur fut de minuit à 4h....sommeil profond, les 2 filles sur les 4 sièges, les 2 garçons par terre. Ensuite, transhumance collective vers les toilettes et le p'tit déj, chacun avec sa tête de « pas trop bien dormi » mais de « content d'arriver à Maurice » !
Port Louis au lever du jour



Jeudi 10 : A 6h30, on accostait ; à 8h30, on posait le pied en terre Mauricienne (2h pour égrainer le chapelet de passagers par paquet de 20, c'est honnête!) et à 9h, un van nous emmenait à Tamarin, au sud-ouest, pour une première partie de séjour....un grand confort pour cette arrivée : savoir où on va dormir les 6 prochains jours et avoir un chauffeur qui nous attend, merci les z'amis kiteurs de St Pierre de nous avoir refilé ce bon plan !

On nous a vivement recommandé la côte Ouest, très attrayante pour ses longues plages protégées d'une barrière de corail, pour ses spots de surf et kite surf, pour la pêche au gros (ça, je sais déjà que c'est pas pour nous mais je mangerai bien du thon ou du marlin juste sorti de l'eau!), pour sa grande réserve naturelle et ses gorges, cascades etc, etc...
Il nous faut une bonne heure pour atteindre notre point de chute, le plus pénible étant de patienter dans les bouchons à Port Louis, bien pollué ! 



Première vision de Tamarin, un gros bourg en bord de nationale, entouré de marais salins,


délimité au nord par la rivière Tamarin et au sud par la montagne de la Tourelle.




Puis, en entrant dans le village, on découvre une vie très animée, des jolies maisons colorées et des petites boutiques partout...beaucoup de chiens aussi...










A la maison de nos hôtes, on a posé nos bagages pour se mettre de suite aux pratiques locales : palabres et « Roti », sorte de crêpe à pâte épaisse garnie de légumes, nos premières saveurs Mauriciennes. Si ça vous dit d'expérimenter:http://www.youtube.com/watch?v=iHtlJ-PfrsY 



Ensuite, tour du village et baignade : la baie de tamarin est splendide offrant une chouette vue sur  la montagne du rempart et les trois mamelles

et l'estuaire...

Enfin, petites courses au Chinois du coin (placé vraiment au coin de la rue!). Nous logeons au premier étage d'une grande maison : 2 chambres, une douche, une cuisinette et une grande terrasse bien ombragée par un manguier, blindé de fruits...pas encore mûrs, dommage, on pourrait les cueillir en tendant la main ! Le repas du soir fût pris chez l'autre Chinois du coin qui tient un p'tit resto....chop suey crevettes, bœuf, poulet aux champignons avec une belle portion de riz pour les 3 Bouchet et Mines frites c'est à dire nouilles sautées avec poulet et œuf pour moi...excellent et copieux...je crois que cette cantine va nous devenir familière ! 
Si vous voulez vous les faire à la maison: http://carnetrm.free.fr/minefrit.html
Coucher tôt, 21h et nuit réparatrice.



Vendredi 11 : lever échelonné et p'tit déj classique avant de partir à la plage...3 minutes à pied. Mano y avait déjà fait un saut à 6h pour voir si les dauphins étaient bien au rendez-vous comme on le lui avait dit la veille. Effectivement, chaque matin un groupe de dauphins vient prendre son repas dans la baie. De nombreux bateaux, voiliers et barques de pécheurs accompagnent des touristes pour assister à ce spectacle...j'espère que nous aurons l'occasion de les approcher avant de quitter Tamarin. A 9h, Mano était déjà sur sa planche, attendant la vague et essayant de prendre la bonne position pour la surfer....
Premiers essais...
il est ressorti de l'eau 2h plus tard, contraint et forcé de se crémer et de ses reposer à l'ombre...sur ce, Ma., un jeune garçon rencontré sur le bateau, est arrivé et c'était reparti pour 2h ! 


La vendeuse de boulettes First Class de Tamarin


Après une petite soupe de boulettes (agneau/gingembre-chouchou/crevettes-poulet/légumes) délicieuses: Voir http://www.recette-ile-maurice.com/2011/04/boulette-chou-cou-niouk-yen.html)






Il y est encore retourné 1 bonne heure...résultat, 6 couches de biafine pour atténuer un bon coup de soleil malgré 3 passages de crème indice 50...et on est en hiver !!! Pendant ce temps, agréables bavardages avec les « pères accompagnants », Réunionnais de longue date, riders avertis donc très attachés à l'Île Maurice. Après-midi à l'abri et encore quelques emplettes pour se faire plaisir avec un poulet rôti et des patates sautées. Encore un p'tit tour à la plage juste avant la nuit et hop, la journée est passée, légère et néanmoins bien remplie de cette douceur Mauricienne que l'on nous a tant vantée et que nous sommes venus goûter.
Sunset à Tamarin



Samedi 12 : Comme Mano n'est plus en état de se mettre au soleil, nous avons décidé de faire une journée « ombre ». Chris, lui, en profite pour se mettre un peu plus « en lumière »...le coiffeur à domicile passant par là, il se fait couper les cheveux d'une petite longueur, seulement les pointes (faut pas exagérer!) et achète un produit miracle pour redonner force et vitalité à sa tignasse...parce qu'elle le vaut bien ! Il se pavane maintenant avec un joli carré. Plusieurs personnes viennent demander à l'artiste de venir leur rafraîchir leur coupe, ce Monsieur semble très apprécié et très attendu !

 
A 11h...enfin...nous sommes prêts à partir vers « la ville » : Quatre bornes et Curepipe...en bus.
Nos hôtes tentent de nous en dissuader, le trajet est long et il pleut souvent là-haut. Qu'importe, nous attrapons le car qui passe sur la nationale pour aller à Quatre bornes...une des grandes villes de l'île, commerçante et embouteillée. 

 


Le trajet est l'occasion de prendre connaissance d'une nouveau paysage composé de champs de canne à sucre et d'une enfilade de villages.
 

A 4 Bornes, en face de la gare routière, on se balade dans un immense marché.
Marché forain de Quatre Bornes

C'est le jour des fruits et légumes, on en profite pour se faire plaisir avec des pommes et de la noix de coco...et quelques chips de banane, histoire de s'occuper pendant le trajet retour ! On embarque dans un second bus vers Curepipe. Malgré la conduite Formule 1 des chauffeurs, il nous faudra 1H30 en tout pour arriver à destination ! 


Ce moyen de transport est très utilisé ; il y a beaucoup d'arrêts et le contrôleur veille à laisser descendre tout le monde avant de faire monter les autres voyageurs...ce qui prend un certain temps. Cela nous a forcément rappelé de bons et moins bons souvenirs sur notre périple Asiatique, quoi qu'il en soit, c'est une bonne manière d'être en contact direct avec les Mauriciens et leur mode de vie. 

Il semble que beaucoup de femmes montent en bus jusqu'ici pour faire leurs courses car pour les Mauriciens, Port Louis et les villes des hauts plateaux restent les lieux où l'on trouve tout ce dont on a besoin alors que le reste de l'île est considéré comme « la campagne » (bien qu'il y ait de grands centres commerciaux sur la bande littorale comme Cascavèle). 

Marché couvert de Curepipe

A Curepipe, encore un marché...architecture plutôt originale genre "tentative Beaubourg" puis roti et dholl puri (toujours une sorte de crêpe farcie mais différente)nous calent un « coin » après un rapide tour de ville. On se paie un taxi pour monter au « trou aux cerfs ». 
Trou aux cerfs







On y découvre un beau cratère à la forme circulaire parfaite, envahi de végétation et surtout un panorama grandiose sur la moitié de l’île (au loin vers le nord la montagne Pieter Both, 820m, un des plus hauts sommets Mauriciens). 




Ici, l'air est plus frais et nous avons eu beaucoup de chance, aucun nuage, aucune averse pour nous gâcher la vue !




                       Nous empruntons les mêmes bus pour rentrer sur Tamarin et cette fois-ci, notre chauffeur, fan de reggae, adopte la conduite « yo man »...ce qui nous laisse largement le temps d'admirer les montagnes, les jardins potagers de « Bonne Terre », les champs de canne, le style des maisons, les attitudes des uns et des autres et de retenir les noms de tous les villages traversés : Floréal, Vacoas, Bambous...2h30 pour arriver, si c'est pas « prendre le temps » de la visite ça !!!
Nous nous précipitons à la plage car nous avons RV avec des amis Mauriciens de P. et F., contactés in extremis avant notre départ...on se reconnaît sans se connaître et on passe 2 belles heures à faire connaissance, magique ! Mine frite au dîner et au dodo...nuit clairsemée de bruits festifs...samedi soir oblige.



Dimanche 13 : En l'absence de programme établi, nous acceptons l'invitation à déjeuner de nos hôtes et tentons de lancer une séance de devoirs avant midi...pas très efficace mais bon, c'est dimanche et c'est les vacances ! En compagnie de V. (fille de nos hôtes), son mari T., de leur fils A., nous dégustons un cari de poulet, riz, lentilles et des achards à base de mangue (http://cuisine-ilemaurice.fr/condiments/Achard.legumes.htm), le tout, relevé et savoureux. Quelques autres membres de la famille passent et s'installent comme ils veulent pour manger, nos hôtes J. et J. ne viennent pas à table non plus...étrange pour nous mais V. nous assure que c'est « normal » !

Après le repas, nous discutons longuement, de tout et de rien, des amis s'arrêtent et participent aux propos...ambiance « bon enfant » incontestable ! V. nous montre son Press Book de championne de Beach Tennis. A 16h, tout le monde se décide à quitter cette langueur pour aller à la plage...sur le chemin, on entend des sonorités musicales sortir par les fenêtres et sous les filaos au bord de l'au, de nombreuses familles se sont rassemblées pour profiter du repos dominical ; là, ça ressemble franchement à La Réunion ! 

















Vers 19h, on s'invite chez les voisins...en fait, tous les dimanches soirs, J. et sa famille ouvrent leurs portes à tous les musiciens qui veulent faire un Jam et à tous ceux qui veulent les écouter. Nous y retrouvons B. et M. Chacun amène à boire et à grignoter et on peut y laisser quelques roupies pour soutenir « Santosha Refuge » comme son propriétaire le nomme. Santosha était le nom du spot de surf de Tamarin dans les années 70, aujourd'hui les surfeurs l’appellent Dal ? à vérifier...on y rencontre toutes les nationalités, le lieu est connu de bouche à oreille...sans facebook ! Des jeunes artistes s'y installent quelques temps, profitant des conseils et des connaissances de J. musicien confirmé. Un de ceux-là ressemble franchement à Kezia Jones hormis la coupe Afro ! 

Ce soir là, guitares, violons, flûte traversière, percussions enchaînent des morceaux, très Seventeen's puis d'autres plus récents, notamment ceux chantés et joués par le fils aîné de J. On a l'impression d'être « téléporté » à Woodstock mais sans les fringues spyché ! Une belle soirée, un peu « perchée » mais originale, comme on en a peu l'occasion d'en vivre.



Lundi 14 : Ce matin, on s'est dit qu'on resterait bien à Tamarin ! Impossible d'imaginer une journée entière sans se déplacer ( ça s'appelle des acharnés, des hyperactifs ou bien des curieux, comme vous voulez!)...alors, on part à pied par la plage jusqu'à Flic en Flac


Un succession d’hôtels et ressorts s'étalent sur le littoral, affichant un luxe assez écœurant et prenant possession d'une longueur de plage, réservée à leurs clients. Il y en a même un qui propose des petites maisons individuelles avec jardinet et piscine privative mais bon, pour certains, le confort et l'esthétique n'ont pas de prix...on en profite pour aller, discrètement, se doucher dans un splendide jardin à la pelouse aussi douce et moelleuse qu'une moquette...repérés par un surveillant, on s'éclipse rapidement mais 100m plus loin, les enfants se « font la piscine » pendant que nous les attendons sur des lits de plage à l'ombre d'une petite paillote ! Mine frites et boulettes ( pas bonnes!) sur la plage publique de Flic en Flac mais aucune envie d'aller voir de plus près le village...ça ressemble trop à Carnon Plage...2 à 3 barres d'immeubles, parallèles au littoral pour loger les touristes à des prix raisonnables, tout près des grands hôtels, c'est ça la démocratisation touris. Il semble que Fic en Flac tienne son nom d'une expression Hollandaise « Fried Landt Flaak » : « terre vide et plate »...c'est toujours vrai pour le plat mais pour le vide, faudrait voir à renommer l'endroit !

Retour à pied pour les hommes, en bus pour les femmes...qui fût l'occasion d'une légère mésaventure. Nous découvrons que nous devons prendre 2 bus pour rentrer à Tamarin...on monte dans le premier qui nous remonte vers la nationale, on paie 48 roupies (un peu + d'1 euro/ 40 Rs=1€...pas cher mais pour la petite distance à parcourir, c'est trop!) et j'attends le ticket. Je le réclame mais le contrôleur ne veut pas me le donner certifiant que nous avons réglé l'ensemble du trajet et qu'il va le dire à son homologue du second bus. Je vois bien que c'est louche, les autres contrôleurs des bus pris les jours précédents, s'étant montrés très pointilleux sur les tarifs et les tronçons de trajets. Bref, je laisse courir mais évidement lorsque l'on reprend le bus, on me demande de repayer. J'explique la situation et le contrôleur précise qu'il existe plusieurs compagnies donc que le trajet payé auparavant l'a été à un autre transporteur...il semble gêné, il téléphone, parle avec le chauffeur, revient vers nous et finalement, ne nous demande pas d'argent, essayant probablement de compenser l'attitude malhonnête de son compatriote. Nous le remercions vivement de sa gentillesse et rentrons à la maison...vexées d'avoir été arnaquées mais ravies de constater que cela reste exceptionnel...notre confiance en Maurice reste intacte !

V. emmène Ella à sa maison pour qu'elle puisse se connecter et avancer son travail scolaire.

Soirée vidéo : « Mission »...qui tombe à pic pour le travail scolaire d'Ella en Français, le sujet tournant autour du « mythe du bon sauvage » à l'époque de Diderot, Voltaire et d'autres auteurs du siècle des Lumières.



Mardi 15 : Aujourd'hui, les 3 Bouchet décident d'aller voir de plus près, avec masques et tubas, le bord du lagon, là où la vague roule sans fin...le plateau du rif, le Dal ? (toujours pas sûre de l'orthographe, ni de la validité du nom!). Ils y trouvent des coraux de formes différentes, grosses patates oranges, petites concrétions blanches ; des oursins de plusieurs couleurs beige, violet, vert et noire, parfois avec des aiguilles de 15 à 20 cm...peu de poissons. Il semble qu'il soit plus aisé de nager côté Océan, l'intérieur du lagon étant sujet aux courants. Bref, ils sont rentrés un peu fatigués quand même !

Ensuite, nous sommes descendus en bus vers le Morne Brabant, pointe sud de l'île, le paradis des Kiteurs. Nous ne sommes pas allés jusque là, gardant cette « surprise » pour des jours plus ventés. 

Vue sur le Morne de la Gaulette
Par contre, nous avons passés un couple d'heures à La Gaulette,
dont la baie offre un paysage paisible, bordée de mangrove et ponctuée de barques colorées au mouillage, avec une l'île bien plate au milieu, l'île aux bénitiers, comme dans les images des reportages sur la Polynésie...vert cocotier, blanc sable, et bleu turquoise mer...le cliché qui tue mais qui le fait bien quand même...je ne m'en lasse pas. 


Le bénitier est un énorme coquillage genre coque surdimensionné (Spécial Rochelais!) baptisé ainsi par les missionnaires qui s'en servaient de « rince doigts sacré »...oups, excusez mon impiété mais c'était trop tentant !

On en a profité pour chercher une piaule pour Chris quand il va rester seul après notre retour et pour manger de succulents beignets d'aubergines, des rotis, des mines frites...bien sûr...dans un p'tit resto avec vue « Le liverpool snack » (on se demande pourquoi?), très fréquenté et avec un patron très accueillant, ceci expliquant cela...un vrai bonheur.

Retour bus à l'heure de la sortie des classes...ambiance agitée et repérage du chemin pour monter à Chamarel, au Parc National de Rivière Noire (anciennement Macchabée Forest) et des villages traversés : Grande Case Noyale, Petite Case Noyale, Petite Rivière Noire, Grande Rivière Noire...très pratique à mémoriser, faut juste pas se tromper de sens. Sur ce chemin, nous avons vus les mêmes salines qu'à Tamarin, grands bassins de pierre noire (on la dirait volcanique) où s'activent, au lever du jour ou à la tombée de la nuit, des ramasseurs de sel, armés du typique « grand râteau » et de pelles tels des ombres chinoises de pantins articulés sur un fond lumineux éblouissant.

Sunset à la plage puis dîner « ratatouille façon », rapide et mouvementé en raison d'une panne d'électricité, résolue illico presto par les services EDF locaux, bravo...et spectacle Séga au « Tamarin Hotel », histoire de découvrir cette musique et cette danse traditionnelles mais aussi de se retrouver avec la famille de S. et P. (couple Franco-Mauricien) et accessoirement de goûter le « Rum arrangé » local !!! Et bien, comment dire, euh, sympa mais un peu répétitif...de belles robes froufroutantes et le ventre à l'air pour les danseuses, de charmants costumes à pois rouges pour les musiciens, des sonorités africaines bien marquées et un ballet de hanches balancées à une cadence infernale, de quoi décourager toutes les quarantenaires Européennes, inscrites depuis 10 ans aux cours de danse Afro...c'est génétique ou ce n'est pas, telle est la question, me dis-je !

Coucher bien mérité, le plus tardif de la semaine : 23h.



Mercredi 16 : La vaisselle d'hier est encore dans l'évier en raison de notre départ précipité au pestacle , le ciel est gris...qu'allons nous faire ? Randonnée dans le parc des gorges de la rivière noire ? Il se met à pleuvoir, du coup, c'est peut-être pas une bonne idée ! Nous suggérons aux enfants de se mettre aux devoirs...ça nous fera gagner du temps quand le soleil reviendra...je me mets à l'ordi et je mettrais bien cet article en ligne sauf qu'il n'y a pas de Wifi dans notre quartier ce qui nous oblige à nous sevrer...nos hôtes ont une connexion filaire mais on ne peut pas descendre consulter la messagerie chaque jour, on n'a pas envie de les déranger...La journée a été , comment dire, paisible : plage, lecture, plage, lecture. Chris et Mano ont traversé la baie à la nage et voilà, rien de plus, farniet quoi ! 



Chaque soir, les pêcheurs débarquent leurs poissons, à même le sable,les vident et les transportent sur des chariots dans un local réfrigéré à quelques mètres de là. La pêche aux filets est suspendue pour une certaine période par mesure de préservation des espèces ; néanmoins le pêche à la ligne est autorisée. C'est la saison du thon et ce sont de belles bêtes qui s'entassent dans les barques, entre 8 à 12 pièces par bateau, pêchées à la traîne. Elles seront revendues trois fois rien aux restaurants et à divers distributeurs (60€ le mètre de thon qui doit faire au moins 100 kgs...pouvez calculer la comm des intermédiaires!). Une seule fois, nous avons vu un "biiiiip" pêché par mégarde probablement et rondement jeté sur la plage puis mis à l'abri des regards...c'est les Chinois qui vont se régaler...zador l'aileron du "biiiip"!

Soirée vidéo : « De l'autre côté du périph », divertissement sympathique...



Jeudi 17 : Comme chaque matin, nous avons droit à plusieurs réveils : les rares coqs du village au lever du jour, les chiens qui aboient au passage des « travailleurs matinaux », les vendeurs ambulants qui scandent leur slogan pour attirer le client : cresson, bananes, brèdes et autres denrées ; ça me rappelle mon enfance quand les petites camionnettes du boucher, du boulanger, du poissonnier klaxonnaient dans notre rue pour nous signaler leur présence....une époque où on consommait bien moins et très local, un temps où les grandes surfaces n'avaient pas encore signé l'avis de décès du « p'tit commerce », merci Edouard ! Je me sens vieille d'un seul coup et pourtant, cela ne fait que 40 ans...

Mais, ce matin, réveil exceptionnel : la pluie qui finalement n'a pas duré...Comme il y a un peu de vent, les garçons ont filé direct à la plage voir s'il y avait des vagues. Pendant ce temps, Ella s'est mise au boulot et je suis allée au ravitaillement. Des belles vagues sont annoncées donc cet aprem, ce sera surf ! On a aussi attrapé V. pour réserver une voiture à partir de demain et enfin, aller visiter le reste de l'île. Journée Farniente à Tamarin (encore une) donc plage, vagues et causeries avec les Réunionnais...




Vendredi 18 : Réveil plus matinal que d'habitude pour le Kite...par contre, départ comme d'hab vers 10H pour la pointe sud de l'île sous le Morne Brabant...en voiture...trop bien... on réussit même à s’y asseoir avec tout le matos dedans ! On trouve facilement le spot, suffit de lever le nez pour voir des dizaines d'ailes virevolter dans un grand lagon bleu turquoise, c'est splendide...pas étonnant que ce soit un des hauts lieux de cette pratique. Chris et les enfants s'équipent et se mettent à l'eau pour reprendre doucement.


 



Pendant ce temps, je vais me balader le long de la plage, bordée d’hôtels et ressorts Top Class avec caméras et gardiens. 







Trois heures plus tard, le vent a bien forci et on repart vers le village du Morne pour manger un morceau : beignets et rotis. Chris en profite pour se renseigner sur la possibilité d'une chambre à louer car le spot de kite n'est qu'à 3 kms par la piste donc plus facile en vélo que les 8 kms qui le séparent de La Gaulette. On pousse un peu plus loin sur un littoral de rêves : filaos, cocotiers, badamiers, banians, sable blanc et dégradé de bleu-vert toujours protégé par le lagon...au loin des énormes vagues le délimitent.


















Retour à Tamarin pour surfer un couple d'heures...encore une journée bien remplie, marquée par un événement dont le précédent date de plusieurs années : Chris s'est rasé la barbe avec un vrai rasoir! Oui, vous avez bien lu et il l'a fait non pas pour la sortie Resto avec les Réunionnais et un couple de Mauriciens mais plutôt pour mieux bronzer...deviens coquet le garçon  en vieillissant!

« Le Domaine d'Anna », à Flic en Flac, est un immense lieu de réception « à la Chinoise » : un cadre étonnant et une carte plus que variée (amuse-gueule, plats, desserts, vins, apéritifs, cocktails)...donc un parc arboré de plusieurs hectares, 2 sites pour festoyer histoire de recevoir un mariage en même temps que de simples consommateurs, des aquariums,
une cascade !!!, des canaux avec petits ponts et végétation luxuriante, des kiosques plantés au milieu d'un étang pour dîner « romantique », une grande salle rustique (pierres de taille et mobilier ancien) avec des tables pouvant accueillir une famille c'est à dire 20 personnes, tout à fait normal ici...une piste de danse avec les sunlights qui vont bien, un orchestre, des bars en veux tu, en voilà... et je vous passe le personnel en quantité astronomique ! Enfin, un endroit incroyable, de ceux dans lequel on entre jamais de peur de ne pas être à l'aise. Et bien, ce fût une belle et bonne soirée (nous étions 18 ! ) malgré une première impression du genre « on va être franchement décalé » en voyant la taille des parkings et des voitures, l'entrée encadrée de massifs lions en pierre et les vigiles, les tenues de soirée ...et cette fois-ci, coucher franchement tardif : 1h du mat !!!

Si vous voulez visiter: http://www.360hd.fr/visite-panoramique-61-Restaurant-Domaine-Anna



Samedi 19 : Ma mère a 50 ans aujourd'hui et je vais tenter de la joindre par téléphone en fin de journée car avec 2h de décalage, c'est pas la peine d'essayer ce matin. On quitte la maison rapidement pour le Morne. La marée est basse, c'est plus facile pour les enfants d'avoir moins d'eau avant que le vent forcisse....programme du jour : Water Start...que les zouzous réussissent comme des chefs à la grande fierté de leur « Papou » !

Ensuite, on reprend notre découverte du sud avec notre petite auto (impossible de décoder la marque), immatriculée 12...vive l'Aveyron ! 


Toutes les voitures Mauriciennes portent des plaques identiques à nos anciennes plaques nationales, à croire que le gouvernement Français leur a revendu le stock quand on est passé aux plaques Européennes !!!

Baie du Cap avec un stop mines frites, Bel Ombre, Souillac


avec un stop fraîcheur aux Rochester Falls, splendide cascade d'une dizaine de mètres, en basalte et au cœur des plantations de canne...

Rochester Falls
La plage de Gris-Gris et La Roche qui pleure, deux splendides caps sur cette côte dentelée et ventée qui ressemble au sud sauvage Réunionnais. 

Plage de Gris-Gris

La Roche qui pleure
On est rentré par le centre de l’île : St Aubin, La Rivière des Anguilles, Britannia, Nouvelle France, traversant un joli plateau agricole sur une bonne route, souvent bordée de platanes et de plusieurs terrains de golf...A Curepipe, voulant éviter les embouteillages, nous avons « visité » la campagne environnante vers l'ouest (vu les jardins botaniques du ministère de la recherche) jusqu'à terminer dans un cul de sac (usines de textile, peuplées uniquement de Bengalis). De désespoir, nous avons repris la chemin de la ville, nous arrêtant au Drive du Mc Do pour un sunday chocolat (Qu'est ce qu'on fait comme truc incroyable en ce moment!!!) et nous dirigeant vers le soleil couchant donc vers Tamarin. Nous l'avons raté de peu (le sunset) et avons eu à peine le temps de retrouver B. et M. qui rentaient chez eux...RV fût donné pour le lendemain à 17h....ce sera probablement notre dernière rencontre, le retour à La Réunion approche !

Comme on me l'avait conseillé, je suis allée à la Boutik pour acheter une carte de téléphone public sauf que ça n'existe plus, ici aussi le mobile a totalement envahi le marché et supplanté la bonne vieille cabine téléphonique ! Retour à la maison où j'essaie avec le portable de Chris mais pas franchement efficace, je vois qu'elle décroche mais je ne l'entends pas...au cas où elle me reçoive, je lui souhaite quand même un bon anniversaire de la part de toute la famille !

Diner « Halim », soupe Mauricienne et lentilles, coucher tôt....récupération (de quoi, je sais pas)!



Dimanche 20 : Ella s'est réveillée dans la nuit pour vomir et ce matin, ça continue + fièvre et courbatures ...moi, pas mieux : diarrhée ! Les garçons semblent épargnés...pour l'instant. Le seul truc qu'on a mangé toutes les 2, c'est une sorte de confiture de tamarin avec pomme et ananas, faite maison par notre propriétaire...à moins que ce ne soit le virus grippal qui sévit sur l'île en ce moment...à suivre et repos. Chris et Mano sont allés faire un tour au Morne pour kiter mais pas un brin de zeph, du coup retour à Tamarin pour surfer ! Enfin, Chris n'a pas perdu son temps et a trouvé un logement « very cheap » pour la suite de son séjour au village du Morne. Fin de journée au bord de l'eau avec coucher de soleil et « Au revoir » chaleureux à B. et M. puis dernière soirée à Santosha pour un Jam très Reggae.


Lundi 21 : Ella se sent un peu mieux, on décide d'aller visiter Chamarel, ses terres de couleurs et sa cascade ; S. et sa petite famille sont du voyage. Sur la route qui grimpe à flanc de montagne, on s'arrête pour admirer le panorama : Baie de la petite rivière noire, La Gaulette, l'île aux bénitiers, le Morne Brabant, Pointe marron...un tableau que seule la nature peut nous offrir !




















L'entrée du site payante donne accès à la cascade et aux terres de couleurs. On traverse un vaste domaine boisé, très agréable promenade pour atteindre la chute d'eau, d'environ 100 m de haut, la plus grande de l'île, qui se jette dans un écrin de verdure vertigineux.

Puis, on accède à la fameuse zone dont le sol est composé de 7 couches de terres aux variations chromatiques étonnantes, bien que le bleu et le rouge soient les bases colorées des autres dégradés : le bleu pour l'aluminium et le rouge pour le fer, témoins du refroidissement inégal des roches en fusion d'il y a fort « lontan ». Ces terres ont la particularité de se différencier quoiqu'il arrive ; même quand il pleut et même quand on essaie de les mélanger dans un récipient...incroyable, non ?



Après avoir chercher un p'tit resto pour manger un morceau ensemble...à prix d'or, site touristique oblige, on se sépare sans déjeuner (des mines frites à 350 roupies, non mais...au delà de 100 Rs, c'est du vol dixit P. née mauricienne!) pour continuer vers Grand Bassin et Bois Chéri. La forêt tropical devient continentale, on se croirait au Canada...des bouleaux, des conifères et c'est vrai qu'il fait beaucoup plus frais. 

 





On longe le Parc Naturel de Rivière Noire dont les randonnées sont réputées (ce sera pour une prochaine fois!) 




 puis on s'arrête au Temple de Ganga Talao, lieu de pèlerinage des Hindous pour la fête Maha Shivaratree.


C'est un site gigantesque que l'on aperçoit de loin grâce à une statue géante, probablement Shiva ??? (un second gardien est en construction), au bout d'une voie de 50 m de large, longue de 3 kms avec des parkings pour bus à perte de vue....j'ose même pas imaginer le coin le jour de la fête !




Néanmoins, quand on descend vers le lac, on a vite fait de ressentir une ambiance qui porte à la contemplation et à la méditation, soutenues par le chant des prières et les effluves d'encens. Ici les eaux du Grand Bassin, cratère volcanique, sont sacrées parce que reliées à celles du Gange. Bref, une bulle hors du temps et de l'espace, qui met la réalité à distance pour nous permettre de faire un petit voyage intérieur, qui te recale bien comme il faut dans ta position de « grain de sable » au sein de l'immensité cosmique...
Quelques infos plus précises: http://www.routard.com/guide_agenda_detail/6423/maha_shivaratree_a_ganga_talao_%28grand_bassin%29.htm




                                     














Retour sur le plancher des vaches sans l'ombre d'une queue de ces dernières...on poursuit notre périple par la route du Thé vers Bois Chéri.
  
On croise quelques singes; certains disent que les fermes d'élevage les ont relâchés dans la nature, leur exploitation n'étant plus rentable, d'autres qu'ils ont toujours été là...va savoir! 
C'est sur ce haut plateau, où je reconnais d'emblée le Vert Thé (à ne pas confondre avec le Thé Vert!) que j'ai tant aimé en Malaisie, que Maurice produit son thé noir à la vanille. Nous rentrons en passant par la Mare aux Vacoas, un des réservoirs d'eau douce de l'île, bien utile pour compenser l'aridité du climat notamment sur la côte ouest. A Maurice comme à La Réunion, les montagnes au centre du territoire bloquent les précipitations arrivant de l'est et du sud provoquant des problèmes terribles de sécheresse à l'ouest et au nord...d'ailleurs, à Tamarin, l'eau courante est coupée de 9h à 17h pour réguler la consommation et économiser les réserves des Mares.

Nous tentons de choper un nouvel itinéraire pour passer derrière les monts des Trois Mamelles et du Rempart...peine perdue, nous nous retrouvons sur la nationale habituelle qui nous ramène à Tamarin par Flic en Flac...dommage !
Dernier coucher de soleil à Tamarin avec démo TKD et libre expression enfantine...



















Soirée calme à la « Caz », tout le monde est tristounet...les vacances se terminent...snif !!!


Mardi 22 : Un dernier coup de kite pour les garçons, Ella re-sombre dans un état fébrile...ça va être sympa pour prendre le bateau ce soir et moi, je boucle les sacs et me transforme en fée du logis !

A 15h, on se décide pour un dernier bain...on salue toutes les têtes connues rencontrées « See you soon, Take care » et on se demande déjà quand et comment on va pouvoir revenir rapidement dans ce petit coin de paradis...pour Noël, ce serait un beau cadeau, non ? Avec 10 jours à Rodrigues sa petite sœur pour bien démarrer 2014 ???

Bref, revenons sur terre, on embrasse bien fort la famille qui nous a accueillie au-dessus de chez elle pendant 12 jours et on part vers Port Louis reprendre le bateau pour rentrer à la maison...sans Chris qui prolonge son séjour pour devenir un vrai pro du kite !

A 20h, nous appareillons en compagnie de S. et P. + leurs enfants. Comme le navire est à moitié vide, on se la « coule » douce en travers des fauteuils...trop bien ! Toujours pas de vent, ni de houle donc traversée idéale...sauf le réveil à 5h par micro pour aller petit-déjeuner...bref, ensuite, c'est le déroulement classique : attente et douane, 2 bus pour redescendre à St Pierre et voilà, le tour est joué...excellentes vacances, à recommencer...et à recommander...sans modération !!!



Si vous voulez en savoir plus sur l'île Maurice :

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Maurice