mercredi 4 décembre 2013

Le Piton de la fournaise

Malgré un titre mythique, ne vous attendez pas à une narration exceptionnelle. Ce fut juste une belle rencontre avec cette force de la nature qui nous recale bien comme il faut à notre place de "petits êtres humains" en panne d'humilité... Donc, je m'y remets enfin...après l'enchantement de l'île Maurice, difficile de revenir à des récits plus « terre à terre » ! C'était le dernier WE de septembre (que le temps passe vite) quand on s'est décidé à monter à l’assaut du Volcan...équipés de coupe-vent, de crème solaire et d'un bon pique-nique. La route est longue pour atteindre « le monstre » duquel on peut s'approcher en voiture jusqu'au Pas de Bellecombe à 2305m, le Piton, lui culmine à 2512m !


On arrive sur la plaine des cafres, en traversant plusieurs villages aux noms tout à fait évocateurs : 
le Dix-septième, le Vingt-quatrième...désignant la distance qui les sépare de la mer. On traverse donc ce grand plateau coincé entre les cirques, le Piton des neiges à l'ouest et la fournaise à l'est pour accéder au village de Bourg Murat, porte de la région du volcan et célèbre pour sa « maison du volcan », actuellement en travaux pour devenir la « cité du volcan ». 


Ici, ça ressemble à nos montagnes métropolitaines avec des pâturages, des vaches et des vendeurs de fromage...bon, quelques détails font la différence : les tamarins, les arums au milieu des prairies et les « Ti Cônes  vert », partout, témoins endormis de l'ancienne activité volcanique de cette région....il y a 500 000 ans !
Après Bourg Murat, c'est plutôt décor Corrézien aux Monnédières, ajoncs et bruyères, qui se rabougrissent de plus en plus avec l'altitude, par contre, une nouvelle dimension s'offre à nos yeux : le Nez de bœuf, perché à 2000 m, la vue plongeante sur la saignée de la rivière des remparts est vertigineuse et grandiose...je me demande ce qui nous attend là-haut ? Nous avons sous les yeux la plus ancienne caldeira de la Fournaise c'est à dire un grand trou creusé par l'effondrement du volcan qui se transforme en cirque au fur et à mesure du temps qui passe. 


Ensuite la lande devient rocailleuse, je vous passe la description des pitons et cratères rencontrés, Piton Texor, Piton de l'eau (qu'on retournera voir de plus près un de ces jours car il a un petit lac dans son cratère, le coquin!). 
On s'approche enfin d'un autre balcon qui dévoile en contre-bas, la Plaine des Sables, étendue lunaire rougeâtre totalement désertique et inhospitalière, où on ne s'imagine ni pieds nus, ni sans eau...y aurait des dinosaures robotisés, accompagnés de drones en rase-motte que ça ne serait pas surprenant tellement on se sent « décalé » dans le temps et dans l'espace genre « Dune » pour ceux qui connaissent. 


Au terminus de cette route, on tombe sur un grand parking et un kiosque, forcément pour accueillir des milliers de curieux...et sur le Pas de Bellecombe qui borde le vaste enclos Fouqué : c'est « The Volcan », 150 m de profondeur et 15 kms de circonférence... 

ben voilà, on y est et c'est....beau pour ne pas dire sublime et unique ! Un espace totalement minéral, une mer de lave figée avec un énorme cône central dans lequel se cachent les cratères Bory, Dolomieu et celui de la Souffrière. Le tour de ces cratères est devenu impossible suite à un effondrement, dû à de violentes éruptions en 2007 qui ont duré 1 mois, provoquant une coulée de lave de 50 m de haut, qui s'est propagé jusqu'à l'océan. 




Depuis, le Volcan se réveille régulièrement, environ une fois par an, très surveillé par l'observatoire de la plaine des cafres donc pas de risques à se promener sur son dos !

De nouveaux sentiers ont été ouverts. La semaine dernière, Chris s'est fait l'ascension des 2 premiers en 1h30...en courant, c'est toujours mieux...sinon, il faut 3 bonnes heures pour aller admirer les 300 m de vide du cratère Dolomieu ! Désolée, l'appareil photo était resté dans la voiture. 

 
Mais, ce jour-là, nous nous sommes contentés de suivre la crête du Nez coupé de Sainte Rose, pendant environ 2h d'où l'on peut voir tout le flanc Est du Volcan, ses coulées de lave et, par chance, comme nous avions un temps clair, on voyait très loin à 360°...franchement impressionnant ! 

Ensuite, on a pris l'escalier taillé à flanc de rempart pour descendre dans l'enclos et s'approcher du Formica Léo. Il porte ce nom en raison de sa forme d'entonnoir (type Strombolien) qui évoque la fourmi-lion, spécialiste du creusement de trou pour piéger ses proies....mais pas vu d'insectes, ni de fumerolles...ici, rien n'a bougé depuis 1753 !


Malgré l'altitude qui apporte un peu de fraîcheur quand on trouve de l'ombre, le soleil est ardent et nous sommes rentrés bien « séchés » et ...bien contents ; les enfants espérant, un jour prochain, s'approcher plus près de l'antre du « monstre ».