Malgré un titre mythique, ne vous attendez pas à une narration exceptionnelle. Ce fut juste une belle rencontre avec cette force de la nature qui nous recale bien comme il faut à notre place de "petits êtres humains" en panne d'humilité... Donc, je m'y
remets enfin...après l'enchantement de l'île Maurice, difficile de
revenir à des récits plus « terre à terre » !
C'était le dernier WE de septembre (que le temps passe vite) quand
on s'est décidé à monter à l’assaut du Volcan...équipés de
coupe-vent, de crème solaire et d'un bon pique-nique. La route est
longue pour atteindre « le monstre » duquel on peut
s'approcher en voiture jusqu'au Pas de Bellecombe à 2305m, le Piton,
lui culmine à 2512m !
On arrive
sur la plaine des cafres, en traversant plusieurs villages aux noms
tout à fait évocateurs :
le Dix-septième, le
Vingt-quatrième...désignant la distance qui les sépare de la mer.
On traverse donc ce grand plateau coincé entre les cirques, le Piton
des neiges à l'ouest et la fournaise à l'est pour accéder au
village de Bourg Murat, porte de la région du volcan et célèbre
pour sa « maison du volcan », actuellement en travaux
pour devenir la « cité du volcan ».
Ici, ça ressemble à
nos montagnes métropolitaines avec des pâturages, des vaches et des
vendeurs de fromage...bon, quelques détails font la différence :
les tamarins, les arums au milieu des prairies et les « Ti
Cônes vert », partout, témoins endormis de l'ancienne
activité volcanique de cette région....il y a 500 000 ans !
Après
Bourg Murat, c'est plutôt décor Corrézien aux Monnédières,
ajoncs et bruyères, qui se rabougrissent de plus en plus avec
l'altitude, par contre, une nouvelle dimension s'offre à nos yeux :
le Nez de bœuf, perché à 2000 m, la vue plongeante sur la saignée
de la rivière des remparts est vertigineuse et grandiose...je me
demande ce qui nous attend là-haut ? Nous avons sous les yeux
la plus ancienne caldeira de la Fournaise c'est à dire un grand trou
creusé par l'effondrement du volcan qui se transforme en cirque au
fur et à mesure du temps qui passe.
On s'approche enfin d'un autre balcon
qui dévoile en contre-bas, la Plaine des Sables, étendue lunaire
rougeâtre totalement désertique et inhospitalière, où on ne
s'imagine ni pieds nus, ni sans eau...y aurait des dinosaures
robotisés, accompagnés de drones en rase-motte que ça ne serait
pas surprenant tellement on se sent « décalé » dans le
temps et dans l'espace genre « Dune » pour ceux qui
connaissent.
Au terminus de cette route, on tombe sur un grand
parking et un kiosque, forcément pour accueillir des milliers de
curieux...et sur le Pas de Bellecombe qui borde le vaste enclos
Fouqué : c'est « The Volcan », 150 m de profondeur
et 15 kms de circonférence...
Depuis, le Volcan se
réveille régulièrement, environ une fois par an, très surveillé
par l'observatoire de la plaine des cafres donc pas de risques à se
promener sur son dos !
De
nouveaux sentiers ont été ouverts. La semaine dernière, Chris
s'est fait l'ascension des 2 premiers en 1h30...en courant, c'est
toujours mieux...sinon, il faut 3 bonnes heures pour aller
admirer les 300 m de vide du cratère Dolomieu ! Désolée,
l'appareil photo était resté dans la voiture.
Mais, ce
jour-là, nous nous sommes contentés de suivre la crête du Nez
coupé de Sainte Rose, pendant environ 2h d'où l'on peut voir tout
le flanc Est du Volcan, ses coulées de lave et, par chance, comme
nous avions un temps clair, on voyait très loin à
360°...franchement impressionnant !
Ensuite,
on a pris l'escalier taillé à flanc de rempart pour descendre dans
l'enclos et s'approcher du Formica Léo. Il porte ce nom en raison de
sa forme d'entonnoir (type Strombolien) qui évoque la fourmi-lion,
spécialiste du creusement de trou pour piéger ses proies....mais
pas vu d'insectes, ni de fumerolles...ici, rien n'a bougé depuis
1753 !
Malgré
l'altitude qui apporte un peu de fraîcheur quand on trouve de l'ombre, le soleil est ardent et nous sommes rentrés bien
« séchés » et ...bien contents ; les enfants
espérant, un jour prochain, s'approcher plus près de l'antre du
« monstre ».